Aubois très célèbres



Le pape Urbain IV


Urbain IV
Urbain IV

          Un arrêté municipal du 12 août 1851, donne à une rue de Troyes le nom d’Urbain IV.

Jacques Pantaléon naît à Troyes, en 1185.

Son père est cordonnier ou  chaussetier. Jacques fait ses études aux écoles gratuites de la Cathédrale. L’Église de Troyes l’envoie à l’Université de Paris : " On choisissait des enfants de nature pie, douce, bénigne, accorte et généreuse, ayant aussi un bon esprit, pour les mettre à l’Eglise... " Il devient Maître ès Arts, Maître ou Docteur en Droit Canonique et Docteur en Théologie, il a " un talent décidé pour la chaire, une belle voix, le goût et l’art du Chant, des mœurs, l’amour de l’ordre et du travail, un esprit net, vif et souple; enfin dans un petit corps, un cœur mâle, une âme forte, un génie élevé: une figure agréable, une heureuse physionomie relevaient encore toutes ces qualités... "

A Paris, on le connaît sous le nom de Jacques de Troyes.

Après son sacerdoce, l’évêque lui demande de prêcher dans la cathédrale, et il y attire aussitôt les foules. Il devient ensuite vicaire de l’Évêque de Laon, chanoine de la cathédrale et archidiacre. L’évêque de Liège, en fait son archidiacre.

          En 1245, Innocent IV conçoit de l’estime et de l’affection pour lui, et l’attache à la Cour par une Prélature. Il le nomme chapelain du Vatican, puis trésorier de la basilique Saint-Pierre.

En 1248, il l’envoie en Allemagne, auprès des Cercles de Poméranie, de Livonie, et de Prusse, pour obtenir des secours financiers. On le trouve en Pologne, dévastée par les Tartares, où il rend courage au duc Boleslas V. En Slovénie, il apporte des subsides aux chevaliers Porte-Glaive qui défendent héroïquement les nouveaux chrétiens contre les hordes barbares. En Poméranie, il combat les superstitions païennes et ranime la foi des néophytes. En Prusse, il inspecte les Chevaliers teutoniques et les seconde dans leur apostolat. En 1249, il réconcilie avec eux leur ennemi.

En reconnaissance de ses services, Innocent le nomme évêque de Verdun en 1252.

Alexandre IV, en 1255, le consacre Archevêque de Jérusalem avec le titre de Légat de toute la Terre-Sainte " conquise et à conquérir. L’éminence de vos mérites vous a rendu cher à notre cœur. Aussi, après en avoir conféré avec nos frères, avons-nous décidé de vous remettre la légation de Terre Sainte... ".

          A la mort du pape, le 4 septembre 1261, il est élu par le Sacré Collège à l’unanimité, alors qu’il n’est point cardinal (élection sans exemple depuis l'institution des cardinaux).

La première lettre officielle d’Urbain IV est pour Louis IX, considéré comme le plus important des souverains catholiques : "  Nos prédécesseurs les Pontifes romains ont toujours honoré particulièrement les rois de France, vos illustres ancêtres, car ils avaient en propre, pour ainsi dire, le privilège spécial de défendre la loi et les libertés de l’Église romaine. Nous, qui avons gardé le souvenir de la terre natale, nous nous sentons, plus encore que nos prédécesseurs, engagés naturellement à vous favoriser. Nous voulons rehausser encore les splendeurs de votre trône; nous conjurons le Seigneur d’en augmenter l’éclat et la solidité; nous nous proposons d’accomplir avec plus de diligence et d’efficacité, quand même vous ne nous en feriez pas la demande, les oeuvres générales et singulières que nous saurions être agréables à votre magnificence. "

Thibaut V, comte de Champagne et roi de Navarre, gendre de Louis IX, se réjouit de l’élection du nouveau pontife, dit sa joie et sa fierté à son compatriote, et sollicite de lui une lettre à ses sujets pour les inciter à prier pour leurs souverains après leur mort.

La première tâche que s’impose Urbain IV, est de reconstituer et de réorganiser les États pontificaux, envahis, spoliés, dévastés. Il somme les usurpateurs, sous peine d‘excommunication, de les rendre au Saint-Siège.

On doit à Jacques Pantaléon, la reprise des relations diplomatiques avec Constantinople.

C’est aussi ce Troyen qui institue la Fête-Dieu en 1264 : " Urbain IV séjournait à Orvieto. Et voici qu’à dix kilomètres de là se produisait un miracle étrange. Alors qu’il célébrait l’Eucharistie à Bolsène, un prêtre doutant de la présence du Christ vit des gouttes de sang jaillir de l’hostie et tacher les linges sacrés. Urbain IV se souvint alors de sa légation à Liège, et de ces deux moniales cisterciennes qui avaient tant insisté pour l’institution d’une fête en l’honneur du Saint-Sacrement. Il fit venir le prêtre avec son corporel, en fut si bouleversé qu’il demanda à saint Thomas d’Aquin de composer un office pour la Fête-Dieu... Une cathédrale fut construite pour abriter le linge miraculé, où l’on voit encore les fresques de Fra Angelico et de Signorelli... ".

Il n’oublie pas la ville où il est né. Il remet 400 marcs à des négociants de Troyes, pour être distribués, en parts égales, à la cathédrale " nourrice de nos jeunes années et source première de notre élévation aux lettres ", à la paroisse Saint-Jacques, où il a été baptisé, et où reposent les cendres de son père, au monastère de Notre-Dame des Prés, où sa mère est inhumée, et à la collégiale de "  bienheureux Urbain pape et martyr, dont on célébrait la fête le jour de notre installation dans la chaire du Sacerdoce suprême. Nous désirons que le souvenir de ce nom survive à la dissolution de notre corps dans la ville de Troyes... Pour rendre célèbre à jamais le lieu de notre naissance, nous avons résolu, sous l’inspiration de celui qui a glorifié ici-bas notre habitation, d’ériger, sur l’emplacement de la maison qui nous a reçu à notre entrée dans la vie, un temple au Dieu créateur en l’honneur de saint Urbain, afin que, dans ce temple, on offrit de perpétuelles actions de grâces en reconnaissance d’un si grand bienfait... ".

Construite dès 1262, elle est élevée en 1264 par le pape Paul VI à la dignité de basilique.

C’est encore ce Troyen qui ajoute à l’Ave Maria : " Jésus, le fruit de vos entrailles est béni. "

          Durant son pontificat, Urbain IV, s’emploie à favoriser les sciences, les lettres et les arts. Il est soucieux de l’enseignement des universités. Il restaure le palais du Latran et la basilique Saint-Pierre au Vatican.

Les écrivains contemporains d’Urbain, parlent de la beauté et " des agréments de sa voix, de son goût pour la musique et pour le chant, ce qui donne lieu de présumer qu’il influa, pour beaucoup, dans la composition du chant de l’office de la Fête-Dieu ".

Il décède le 2 octobre 1264 à Pérouse.

Urbain émet à plusieurs reprises le vœu d’être enterré dans la basilique dédiée à son patron. Ses reliques reviennent à Troyes en 1905.

Les plus grands historiens, les présidents de Sociétés Académiques sont unanimes :

  "Jacques de Troyes est l’une des plus pures gloires troyennes ".


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