Contes, légendes, anecdotes (suite 1)


Saint-Nizier
Saint-Nizier

Le 11 août 1901, un engin déposé, par une main restée jusqu’ici inconnue, dans l’église Saint-Nizier, faisait explosion avec un bruit formidable, qui fut entendu jusqu’à une très grande distance de la ville. Fort heureusement l’édifice était à peu près désert, de sorte qu’il n’y a pas eu d’accident de personnes à déplorer. Malgré la violence de l’explosion, le vieil édifice n’a pas trop souffert, sauf quelques verrières anciennes d’un grand intérêt artistique. Les dégâts n’ont pas été très importants et ne consistent qu’en mobilier de peu de valeur. Deux jeunes gens, auteurs présumés de l’attentat ont été arrêtés, mais relâchés faute de preuves !

 

La chapelle Sainte Anne, au hameau de Tremblay, aurait été construite par un seigneur d’Avant-les-Marcilly à la suite d’un vœu qu’il fit en mer pour échapper au naufrage. La cloche qui s’y trouvait, était en grande vénération, car elle avait le pouvoir de chasser les nuées d’orage. Aussi, quand l’orage devenait menaçant, tous les pays voisins attendaient avec anxiété que cette cloche sonne. Les vieillards assuraient que Tremblay n’avait jamais été touchée ni par la foudre ni par la grêle. En 1814, les Cosaques résolurent de transformer la chapelle en écurie, mais, arrêtés par une force mystérieuse, leurs chevaux ne purent entrer ni de gré ni de force.

 

A Chappes, une légende assure que la colline de la Moutte a été édifiée en une seule nuit par les cosaques qui voulaient s’emparer du château de Chappes. La terre amoncelée aurait été prise dans la plaine de Rumilly et apportée à pied d’œuvre avec des hottes. Pour que la butte s’élève plus vite, des canons furent même ensevelis sous la terre. Si cette butte était démolie, disent les anciens, il est probable qu’on retrouverait les canons des cosaques.

 

A Gyé-sur-Seine, on dit qu’un four aurait servi pendant l’Inquisition pour brûler les victimes qui devaient disparaître

 

On dit qu’entre Montgueux et la Grange-au-Rez il y avait autrefois un couvent appelé le couvent de Sainte-Croix. Au XV° siècle, à l’approche de reîtres pillards, les moines s’empressèrent d’enfouir un trésor qui n’a jamais été retrouvé.

 

Les gens de Montier-en-L’îsle assuraient que les débris du « Collier de la Reine » se trouvaient enfouis dans les dépendances de la maison seigneuriale de Champfleury.

 

En 1558, les réformés coururent un fort grand danger à Troyes. Voici à quelle occasion. Une femme de mauvaise vie demeurait dans la rue des Jacobins. Elle était entretenue par des prêtres. Quelques-uns d’entre eux se rendant chez elle, fort avant dans la nuit, rencontrèrent les vicaires de Saint-Etienne qui prenaient le même chemin. Une lutte très vive, provoquée par la jalousie, s’engagea aussitôt. Les prêtres, qui étaient plus nombreux, eurent le dessus dans la mêlée. Les vicaires durent s’enfuirent et leurs adversaires les poursuivirent à coups de pierres jusqu’au cimetière de Notre-Dame-aux-Nonnains. Les pierres lancées avec vigueur brisèrent plusieurs croix et statues des monuments funéraires. Le vacarme était si grand que personne n’osait se mettre à la fenêtre pour en découvrir la cause. Le lendemain, chacun put voir les dégâts causés par cette scandaleuse rencontre. On ne manqua pas, cette fois encore, d’accuser les hérétiques d’en être les auteurs. Aussi, ne parlait-on que de piller leurs demeures et d’y mettre le feu. Cependant, l’orage se calma peu à peu et tout rentra dans l’ordre. Dieu voulut faire éclater l’innocence de ceux que l’on avait si injustement accusés. En effet, à quelque temps de là, l’un des prêtres qui avait été acteur dans la bataille, tomba sérieusement malade. Se sentant près de sa fin, il fit appeler Nicole Mergey, curé de Notre-Dame-aux-Nonnains, et, dans sa confession, lui révéla les détails de la déplorable scène à laquelle il avait pris part.

 

Le 30 octobre 1745 arrivèrent dans Troyes, environ 2.000 prisonniers de guerre faits à la prise des villes et châteaux de Namur, et 3 jours après, 2.000 autres de la même reddition, qui furent logés au faubourg Croncels. En mars, il était déjà arrivé 1.500 prisonniers tant Hollandais que Suisses, du nombre de ceux qui composaient la garnison de Bruxelles. 800 autres Hollandais de la garnison de Charleroy, au mois de septembre et le lendemain 400 autrichiens avec environ 100 hussards de la garnison de Mons, tous conduits par la maréchaussée. Ils furent répandus et logés dans la ville et les faubourgs. Pendant leur séjour ils furent gardés par des détachements de milice bourgeoise, et comme on craignait quelque accident, il fut enjoint à tous les habitants d’avoir des cuviers pleins d’eau devant leurs portes avec des lanternes aux fenêtres des maisons.

 

A Chervey, le jour de la Fête-Dieu 1594, une femme nommée Maynguotte, accusée d’être sorcière comme plusieurs autres, a été baignée en présence de plus de 1.000 personnes au bas du foulon à écorce, ayant été liée par les jambes et par les mains… même un homme de Gyé fut baigné et jeté à l’eau.

 

A Ervy-le-Châtel, avant la Révolution, il n’y avait pas d’auto, mais le culte de Saint-Christophe inspirait déjà la plus vive confiance : « Quand on regardait Saint-Christophe on ne mourait ni le jour, ni la nuit suivante », « Vois d’abord Saint-Christophe et marche en sûreté », « Quand du grand Saint-Christophe on a vu le portrait, de la mort ce jour-là on ne craint plus le trait », « Glorieux Saint-Christophe, le matin te voyant, Sans crainte d’aucun mal on se couche en riant »

 

A Maizières-la-Grande-Paroisse, pour évoquer le diable, il importait de prendre une poule noire, puis de se transporter avec cette poule à un carrefour situé dans la plaine Là, minuit sonnant, le diable était appelé, il arrivait et accordait ce qu’on lui demandait.

 

A Courteron, il y a une quarantaine d’années, au pied de la tour du clocher on a découvert un escalier enterré, puis un bénitier encastré dans un double mur dont la partie supérieure ébauchait un arc gothique. Ces divers indices laissent supposer qu’il y aurait eu sous l’église une crypte dans laquelle « un trésor » pourrait être caché !

 

Un jour, Saint Germain d’Auxerre vint à Troyes pour y rencontrer un vieil ami qui s’appelait Saint Loup. Le long de la route qu’il prit, 2 mendiants se mirent d’accord sur la meilleure façon de lui extorquer une bonne aumône. En un clin d’œil, les jeux sont faits : l’un des mendiants simule la mort, pendant ce temps-là l’autre ira demander la charité à Saint Germain pour ensevelir son compagnon. Compatissant à toutes les infortunes, Saint Germain n’hésite pas un instant, il fournit la somme d’argent sollicitée. Malheureusement, la comédie était trop bien jouée, en effet, celui qui faisait le mort, ne se réveille plus. Affolé, son camarade retourne vers Saint Germain, lui jetant son argent aux pieds, il le supplie : « Grand Saint, j’ai péché devant Dieu, voici votre aumône, rendez-moi mon compagnon qui vient de mourir sur votre passage ». Toujours avec condescendance, Saint Germain revient sur ses pas et rend la vie à celui qui avait voulu se jouer de lui. En souvenir de cet épisode, cet endroit à côté de Troyes s’appelle « Saint Germain ». Dans l’église de ce village, Saint Germain était considéré comme un protecteur des enfants.

 

A Bourguignons, selon la tradition, un saint fut enterré dans le temple païen de Cérès, devenu par la suite église catholique. Tous les ans, à époques fixes, ce saint laissait paraître un bras hors de terre, réclamant que son corps fut extrait de ce lieu et enseveli ailleurs. Ce saint serait Saint Vallier, patron de l’église de Bourguignons.

 


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