Ne les oublions pas !



Pierre Lévy



 Le nom de Pierre Lévy est universellement connu : de tous les pays, les amateurs d’art viennent à Troyes admirer dans les magnifiques bâtiments de l’ancien évêché, la collection Lévy. La donation Pierre et Denise Lévy est une grande chance pour Troyes.

Mais, le nom de Pierre Lévy est aussi indissociable de la prospérité et du dynamisme industriel de Troyes.

Pierre Lévy naît à Guebwiller le 11 avril 1907. Ce petit garçon ne commence d’apprendre le français qu’après la libération de l’Alsace en 1918. Il entre très tôt dans la vie active, en Allemagne tout d'abord, puis en Suisse. Il est affecté à Troyes en 1927 pour y effectuer son service militaire. Celui-ci terminé, il reste dans notre ville et travaille dans une usine de fabrication de jersey, " Le Jersey Troyen " (45 ouvriers), crée en 1921 par Félix Lièvre (à l'angle de la rue Charles Delaunay et de la rue de Preize). Il en devient quelques années plus tard le directeur, et épouse la fille du propriétaire, Denise Lièvre.

Il rachète, le 30 juin 1931, l'usine Devanlay-Recoing, qui emploie alors 80 personnes, pour porter très rapidement son effectif à 1 500. Ce nom lui restera attaché sa vie durant. En 1933 un partenariat est signé entre Devanlay et René Lacoste concédant à Devanlay la fabrication mondiale des vêtements Lacoste. Cette société existe toujours, reprise en 1998 par le groupe Maus Frères (Groupe de distribution suisse pour 90 %, et Lacoste S.A. pour 10 %), et est universellement connue, principalement pour avoir la licence mondiale de la fabrication et de la distribution des vêtements Lacoste.

En 1941, les persécutions contre les Juifs l'obligent à quitter Troyes.

À la Libération, Pierre Lévy reprend l'affaire en main  et établit des accords avec la grande distribution, en particulier « les accords de Vaucresson » avec Max Hellbronne, patron des Galeries Lafayette et des Monoprix, dans le but d’acquérir des parts de marché et une réelle compétence industrielle en prix de revient. En 1960, Pierre Lévy prend le contrôle industriel des Ets Gillier, dont la marque JIL a une grande réputation à cette époque. Il  rachète Bonbon, Régley, Desnoyers, Rémy-Plénat...

Au plus haut de son succès, dans les années 1960, son groupe puissant emploie quelque 13.500 ouvriers.

En 2013, Devanlay c’est un chiffre d’affaires de plus d’1 milliard d’€, avec un effectif de 9800 personnes (1.800 en France).

 

Passionné par son métier, Pierre Lévy attendra d'avoir soixante-huit ans pour passer la main à son gendre.

L'usine, profondément transformée au milieu des années 1950, abrite Devanlay Sport (sport et loisirs) jusqu'en 1994. Sur ce site troyen, six hectares sont dédiés à la confection. L’usine troyenne de Devanlay est pendant longtemps la plus grande bonneterie d’Europe.

Pierre Lévy a été l’ami et le protecteur des artistes, un véritable mécène. Des millions de visiteurs, dans les expositions de New York à Tokyo, lisaient son nom sous les chefs-d’œuvre qu’il acceptait de prêter.

Il existe un profond attachement entre Pierre Lévy et Troyes qui l’a accueilli dans sa jeunesse, et qui a abrité sa prodigieuse réussite. «  Ses collections devaient être Troyennes, car acquises patiemment, jour après jour, sur les seules ressources personnelles, elles devaient demeurer dans le domaine géographique qui est celui des ouvrières et des ouvriers, des techniciens et cadres de nos manufactures qui ont contribué à leur réunion même, à force de travail et de dévouement, qui ont permis le magistral développement des affaires de Pierre Lévy ».

Mais il faut aussi remercier Robert Galley ancien Ministre-Maire de Troyes et le Président de la République Valéry Giscard d’Estaing qui ont pris la décision de faire de notre ville le dépositaire de ces trésors, propriété de l’Etat (voir le chapitre «  Musée d’Art Moderne » ).

Il y a aussi Pierre Lévy écrivain !

« La fascinante personnalité de Pierre Lévy ne se révèle qu’à l’analyse attentive de ses livres. Encore a-t-on l’impression qu’il reste, chez l’auteur, beaucoup de jardins secrets » :

- Des artistes et un collectionneur, Paris, Flammarion, 1976

- D'un souvenir à l'autre, Paris, ISI, 1980, 283 p.

- L'Art et l'Argent, Paris, ISI, 1982, 353 p.

 

Pierre Lévy décède le 25 février 2002 à Bréviandes.

 

Son fils Jean, malheureusement décédé  trop tôt, était un de mes bons amis.

 

 


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