Le département



Les Trois Maisons


Pourquoi ce petit village de la Champagne Crayeuse est ainsi nommé ?      

 

         En 1577, au bord de la route Paris-Troyes, s’élèvent 3 auberges, relais de poste et gîtes pour voyageurs.

 

         On y loge « à pied et à cheval », et les affaires sont bonnes.

 

         On dit à l’époque qu’ « il n’y a logement qui vaille entre Nogent et Troyes, sinon à moitié chemin, aux Trois-Maisons ».

 

         Une route royale attire les habitants et le relais de poste devient rapidement un écart, puis un hameau rattaché au bourg d’Ossey.

 

         La route royale Paris-Troyes est donc la marraine, la tutrice des Trois-Maisons. Elle a pris la succession de la voie romaine Troyes-Beauvais, cet itinéraire reprenant le tracé d’un chemin gaulois, lui-même héritier d’une sente néolithique (âge de la pierre polie).

 

         « Le chemin des Romains » était sa désignation, qui allait de la rue principale des Trois-Maisons au Grand chemin de Troyes.

 

         La route royale empruntait le même tracé et après avoir longé le pied de la colline de la Potence, pénétrait sur le finage de Saint-Flavy en direction de Pavillon-Sainte-Julie.

 

         Cette route, née à l’époque de Louis XI (1461-1483), fut donc à l’origine des Trois Maisons.

 

         En effet, route royale signifie route postale : pour assurer l’acheminement des dépêches, Louis XI créa le corps des « chevaucheurs tenant la poste pour le roi ». Ainsi furent créés les premiers relais de poste, qui étaient placés de 7 lieues en 7 lieues.

 

         L’insécurité des routes, mêmes royales, sous les guerres de religion est restée légendaire. Le coche fut dépouillé aux Trois Maisons par les troupes de M. de Dinteville en 1588.  

 

         M. le Garde des Sceaux y passa La nuit du 19 au 20 février 1630.

 

         La troisième auberge est d’abord devenue « le château ». Ses imposants bâtiments, ses communs étendus séduisirent le marquis de Chambon, noble du second empire, qui en fit sa résidence principale, avant de devenir une modeste usine de bonneterie (Marchois).

 

         Le tracé de la route royale fut changé en 1732 et le relais de poste fut transféré le 15 mars 1740 à La Grange.

 

         Grâce aux registres d’état-civil, conservés à Ossey depuis 1680, grâce aussi aux rôles de taille (sous l'Ancien Régime, impôt direct, très impopulaire dû au fait que les bourgeois des grandes villes, le clergé et la noblesse en sont affranchis) déposés aux archives de l’Aube, il est possible de reconstituer les dynasties d’hôteliers des Trois-Maisons.

 

         L’auberge Saint-Hubert appartint successivement aux familles La Jesse, Juliot, Blacque et à nouveau La Jesse Liesse Colson veuve d’Henry La Jesse en 1685, Claude Juliot en 1696, Jacques Blacque de 1703 à 1712, Antoine La Jesse de 1712 à 1720…

 

         L’auberge Saint-Claude, parfois nommée « à l’image de Saint-Claude », d’abord tenue par la veuve de Claude Benoit (1682), resta de longues années aux mains de Hyérosme Villain, son gendre, qui y mourut en 1716.

 

         La Croix Blanche était propriété d’Anthoyne Blacque (1714-1732).   Enfin, l’Ecu était le domaine de Nicolas Villain, époux La Jesse, de 1712 à 1718.

 

         Il semble donc qu’il y eut, à cette époque, 4 hôtels aux Trois-Maisons.

 

         Après le transfert du Relais de Poste, les auberges accusèrent le coup, mais se maintinrent. On les citait encore en 1778.

 

         Pourtant, la petite agglomération ne s’étendra pas, le relais de poste parti, les auberges végètent, mais la bonneterie, la tisseranderie, s’installent.

 


Sur le bandeau du  bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse. 

Cliquez sur "Nouveaux chapitres"  vous accédez aux dernières pages mises en ligne.


Rechercher sur le site :