Associations, sociétés



Arquebuse Royale et Militaire


Avant l’invention des armes à feu, il y avait à Troyes une compagnie militaire sous le titre d’ « Arbalétriers » ou « Compagnons du serment de l’arbalète ».

 

Depuis l’usage de la poudre à tirer, l’arbalète fut négligée et entièrement abandonnée pour l’arme que l’on appela « Arquebuse-Buttière », et les membres de la compagnie furent nommés « Arquebusiers ou Chevaliers de la Butte ».

 

Louis XII les établit en 1501. François 1er leur accorda des lettres-patentes qui furent confirmées par d’autres lettres en forme de charte, datées de Compiègne au mois de juillet 1557, par le roi Henri II. Ce prince y confirme l’élection de Jean Mauroy, seigneur de Colasverdey, et contrôleur sur le fait des aides et tailles, pour capitaine de la compagnie, « pour jouir des honneurs, autorité, prérogatives, franchises et libertés qui y appartiennent... lequel pourra résigner quand bon lui semblera et si vacation y advient lesdits Arquebusiers pourront nommer qui bon leur semblera pour leur capitaine ». Ce prince y détaille les privilèges et exemptions dont doivent jouir les capitaine et « roi de l’oiseau », et permet de faire des règlements, à charge de les faire homologuer par le roi.

 

Le nombre des chevaliers augmenta, surtout depuis la réduction de la ville à l’obéissance d’Henri IV. Vu cet accroissement de la compagnie, il fut créé un lieutenant, un sergent, un major et un enseigne, à qui l’on accorda les mêmes privilèges qu’aux autres officiers. Les officiers municipaux « y prêtèrent les mains, parce que ces officiers étaient nécessaires pour le bien et utilité de la conservation de la ville ».

 

Ces compagnies ont toujours été favorisées par les rois, soit lorsqu’elles portaient le titre d’Arbalétriers, soit lorsqu’elles furent connues sous le nom d’Arquebusiers. Ils regardèrent ces établissements comme propres à former les jeunes gens à l’exercice des armes, et comme une école militaire à peu près semblable à celle des cadets, pour les rendre capables de servir plus utilement dans les occasions de guerre. Les princes en retirèrent quelquefois des avantages considérables, et les chevaliers leur donnèrent en tout temps des marques d’un grand attachement à leurs personnes, et d’une fidélité inviolable,  dans leur service.

 

Malgré la faveur et la protection accordées aux compagnies d’Arquebuse, celles de la « milice bourgeoise » ont souvent essayé de les empêcher de jouir de leurs prérogatives, occasionnant quelquefois des troubles dans les cérémonies publiques, sous prétexte qu’étant la milice de la ville elles doivent avoir la préférence sur l’Arquebuse. Pour terminer ces constations et les prévenir dans la suite, Louis XIV, par une ordonnance du 26 janvier 1715, confirma la compagnie de l’Arquebuse dans la préséance sur la milice bourgeoise, et ordonna que celle-ci laisserait entre elle et l’Arquebuse un intervalle de 6 pas de distance, et, soit à l’église, aux processions, aux cérémonies publiques et particulières, les officiers de la milice bourgeoise seront obligés de céder aux officiers de l’Arquebuse la préséance et les postes d’honneur.

 

En août 1475, on acheva de bâtir « et accommoder » l’hôtel et le jardin des Arquebusiers de Troyes, hors de la ville, près du faubourg Croncels, appelé le « champ des Arquebusiers ». La maison fut négligée et tomba en ruine. Le maire et les échevins promirent de les rétablir, près la chapelle Saint-Gilles, et en firent l’acquisition en 1552. Mais l’endroit était humide et marécageux, devenait inaccessible et les exercices étaient interrompus. Le duc de Nevers, gouverneur de la province, fit bâtir en 1620, à ses frais, un grand corps de logis, dans l’enceinte des murs au pied des remparts, nommé « Hôtel de l’Arquebuse », qui a été embelli successivement. « Il est remarquable par la beauté et l’agrément de sa situation sur le bord d’un canal de la Seine, et par l’étendue de son jardin qui fait une promenade agréable ».

 

Les vitres de la grande salle de l’Arquebuse, ouvrage de Linard Gonthier, sont des chefs-d’œuvres, représentant divers événements de la vie du roi Henri IV (ils ont été mis dans les fenêtres de la grande salle de l’ancienne bibliothèque de Troyes).

 

Dans la carrière, il y avait une bascule pour monter l’oiseau. Il se tirait ordinairement le dimanche qui suit la foire septembre, et y assistaient en 1624, les compagnies du concordat, savoir, celles de l’Ile-de-France, de Brie, de Champagne et de Picardie. La ville payait les prix.

 

La compagnie a pour colonel le gouverneur de la province, le gouverneur de la ville pour lieutenant-colonel et le maire pour capitaine en chef. Les autres officiers de la compagnie sont un capitaine en exercice, un guidon, un aumônier, un chirurgien-major, 2 sergents et un nombre indéterminé de chevaliers qui par décret de 1775, ne peut excéder celui de 40. Les officiers prêtent serment.

 

L’uniforme de la compagnie de Troyes a quelquefois varié : au XV° siècle, les chevaliers portaient en bandoulière ou fourniment blanc garni d’un cordon blanc et d’une cocarde de même couleur. Ensuite, la bandoulière a été abandonnée, et l’uniforme est un habit rouge, parements et collets noirs, épaulette en or, veste et culotte jaunes, boutons jaunes empreints de 2 arquebuses en sautoir, couronnées, entrelacées de 2 branches d’olivier, auxquelles est suspendue une bourse, bas blancs et un chapeau uni à plume.

 

La devise est : « Bourse de Troyes », et le dicton « Les bons Camarades ».

 


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