Constituées à partir de confiscations révolutionnaires enrichies pendant plus de deux siècles de dons, legs et dépôts de l’Etat, les collections des Musées de Troyes sont très riches, mais trop souvent mal connues des Troyens et des Aubois.
Ces collections deviennent accessibles au public lorsque la Société Académique pense à doter la ville d’un musée des Beaux-Arts. Il lui faut trouver un lieu assez étendu et assez entouré d’histoire pour qu’il puisse grandir et attirer.
Elle envisage l’ancienne abbaye Saint-Loup, au voisinage de la cathédrale. Un riche passé l’auréole. Ses bâtiments se sont développés dans le cœur de notre ancienne cité, depuis le IX° siècle. Ils disparaissent dans la tourmente révolutionnaire. Reste uniquement le corps central datant du début du XVII° siècle, soit 2 grandes salles au rez-de-chaussée et à l’étage. Elles ont servi de réfectoire et de dortoir pour les moines.
C’est là que se trouvent aujourd’hui en bas, le Musée d’Histoire Naturelle et en haut, la magnifique salle de l’ancienne bibliothèque.
Des dons arrivent de toutes parts. Comment écarter les murs ? Un fait décisif se produit en 1857. Notre célèbre sculpteur Simart, en descendant d’un omnibus décède. Sa veuve, considérant qu’elle a le devoir de sauvegarder la mémoire de son mari, offre à la Société Académique les plâtres originaux qui garnissent l’atelier. C’est pour la Ville, une collection sans prix, mais combien encombrante ! Où installer ces merveilleuses sculptures ? Ajouter une aile au bâtiment monastique de Saint-Loup.
Une souscription publique pourvoit au financement des travaux. Les terrassements, sur 7 mètres de profondeur permettent de reconnaître tour à tour la couche médiévale avec un charnier de moines, la couche féodale avec des constructions détruites par le feu, la couche gallo-romaine avec la suite et les cendres d’un autre incendie. On ramasse des fragments de poterie et des pièces de monnaie qui assurent la datation...
A la suite de Simart, Paul Dubois, Jules Franceschi, Alfred Boucher et bien d’autres sculpteurs aubois ayant enrichi les collections, ce musée possède en réserve, le troisième fonds national de sculptures françaises du XIX° s., présentées au public, lors d’expositions temporaires.
Le musée d’archéologie est situé dans les caves de l’ancienne abbaye et possède une très riche collection d’antiquités régionales allant de la préhistoire à l‘époque mérovingienne : le Trésor de Pouan (ensemble prestigieux d’armes et bijoux en or et grenat de l’époque des Invasions), l’Apollon de Vaupoisson (un des plus beaux bronzes gallo-romains découverts en France), le Trésor monétaire de la villa gallo-romaine de Chaillouet...
Préhistoire : outils, dolmens, menhirs, polissoirs (dans la cour et le jardin du musée : dolmen de Frécul…)...
Age du bronze : pièces d‘un grand intérêt, en particulier, jambières de Conflans et de Vinets…
Age de fer : place prédominante pour la parure (torques, fibules...) et la vaisselle de bronze. Important mobilier issu des tombes à char d’Estissac et de Bouranton (maquettes)...
Civilisation gallo-romaine : religion, vie quotidienne, céramiques, verreries... avec un Apollon, bronze de 1,10 m de haut. Rares enduits peints et Trésor monétaire de la villa gallo-romaine de Chaillouet : en 1995, lors des fouilles, a été découverte une amphore remplie de 186.200 pièces de monnaies (102 kgs de pièces de cuivre de type Antoniniani de 11 à 19 mm de diamètre et de 0,3 à 2 mm d’épaisseur, à l’état de conservation excellent et degré d’usure limité). C’est le plus important dépôt monétaire de l’empire romain d’occident mis à jour dans le monde !
Epoque mérovingienne : ensemble exceptionnel d‘armes et d‘objets de parure en or et en orfèvrerie cloisonnée provenant d’une tombe princière du V° s dit Trésor de Pouan, verrerie et céramique, armes, bijoux, ensemble de la nécropole d’Isle-Aumont...
Archéologie classique...
La collection de vases grecs n’étant plus présentée, seule l’Égypte est présente au rez-de-chaussée : autour de la momie et de son sarcophage sont évoqués les rites et les divinités de l’Egypte des Pharaons.
La galerie des sculptures médiévales : très importantes collections qui permettent d‘évoquer l‘intense activité qui régna parmi les chantiers du XIII° au XV° siècle : chapiteaux, gargouilles, pinacles... sculptures de la cathédrale ou du couvent des Cordeliers... En 1792, des statues et des sculptures enlevées aux églises et aux couvents supprimés y sont rassemblées formant l’embryon de la collection.
La galerie des peintures est composée de collections capitales d’œuvres offrant un panorama de l’art français et européen, du XV° au XIX° siècle : Giotto, Malouel, Spranger, Vasari, Rubens, Van Dyck, Philippe de Champaigne, Le Brun, Watteau, Boucher, Fragonard, Bellotto, Füssli, Hudson, Greuze, David, Gros et l’ensemble le plus important de peintures de Natoire en France...Une place particulière pour les champenois Jacques de Létin, Tassel, Mignard ou encore Girardon, dont les bustes en marbre de Louis XIV et de son épouse, Marie-Thérèse d’Autriche, complètent l’évocation du Grand Siècle.
Le musée d’Histoire Naturelle, unique en Champagne-Ardenne, se place parmi les premiers en France, et un rare du monde, pour ses météorites.
Il y a même un échantillon de celle qui est tombée en 1492.
On peut y découvrir 4.000 spécimens d’oiseaux et de mammifères (loutre, lynx, chat sauvage) et oiseaux observables autour des lacs naturels de la forêt d'Orient (grue cendrée, cigogne noire), 25.000 spécimens d’insectes, 2.250 pierres précieuses, 70.000 échantillons d’herbiers…
Les Musées de l’Abbaye Saint-Loup, à travers la diversité des collections, sont le reflet de l’histoire de Troyes et de son territoire dans ses liens avec l’Europe.
Merci à mon amie Chantal Rouquet qui dirige avec beaucoup de compétence ces musées.
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