L’ancien château fort de Foujon occupait une magnifique position, à gauche de la route impériale, et à 3 kilomètres de Pont, sur un point culminant qui domine la vallée de la Seine.
Sa construction remonte à la fin du XII° siècle. Il appartient alors à Blanche de Navarre, veuve de Thibaut III, comtesse de Champagne et de Brie, comme dépendance du domaine de Pont-sur-Seine qu’elle a reçu de son époux, à titre de douaire.
Cette princesse, menacée dans les droits de son fils et dans ses possessions par Erard de Brienne, fait fortifier, à cette époque, une partie de ses châteaux, pour les mettre en état de résister aux attaques de son ambitieux compétiteur, dont celui-ci.
Jamais Foujon n’a été pris d’assaut, ni ravagé à main armée.
Tombé aux mains de propriétaires moins riches et moins puissants, le donjon féodal est négligé et mal entretenu, car, en 1775, il est découvert et à moitié ruiné.
On s’étonne en 1863, que cette masse encore imposante ait pu résister pendant près d’un siècle aux efforts incessants des éléments conjurés. Les tours principales, bien qu’éventrées et hors d’aplomb, élèvent encore dans les airs leurs créneaux rongés par le temps. Les souterrains qui les supportent, quoique moitié comblés par les pierres écroulées, offrent des parties de voûtes parfaitement conservées.
Des portes et des fenêtres, ouvertes à des hauteurs inégales au-dessus du sol, exercent la curiosité et les conjectures de l’antiquaire, sur la distribution intérieure de ce sombre édifice. On remarque des ouvertures à plein cintre, remontant jusqu’à l’époque Romane, et datant de la construction primitive du château. Dans d’autres parties, des baies ogivales trahissent des remaniements postérieurs.
Ce domaine a été réduit depuis très longtemps à l’état de simple ferme, qui appartenait aux hospices de Troyes. Son Altesse Impériale et Royale la princesse Laetitia, mère de l’Empereur Napoléon 1er, en était propriétaire en août 1805.
En 1812, il fut cédé par Elle à M. Trudon, notaire à Pont-sur-Seine, qui le revendit en 1815 à M. Piot de Courcelles, alors maire de Troyes.
Ce dernier en fit donation aux hospices, à la charge d’en consacrer le revenu à l’entretien d’une salle de maternité à l’Hôtel-Dieu.
Par devoir, nous devons ajouter que M. de Courcelles maire de Troyes, n’était dans cette occasion que le représentant d’une tierce personne, et que son nom cachait celui d’une véritable donatrice, dont le nom est synonyme à Troyes, d’aumône et de charité, Mme veuve Dalbanne.
Le dessin que vous voyez ci-contre, est d’une rigoureuse exactitude.
Les administrateurs des hospices, prévoyant à des signes trop certains le prochain écroulement de la partie principale de ces vénérables murailles, dans l’impossibilité où ils étaient d’employer l’argent des pauvres à les consolider, ont voulu au moins en conserver une image fidèle à titre de souvenir historique. La gravure reproduit une des photographies de M Lancelot.
En 1928, la Société académique et le Syndicat d’initiative de l’Aube ont vainement essayé d’en obtenir le classement comme monument historique.
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