Aubois très célèbres



Pierre Brossolette


         Ce Résistant de premier plan, disparu au cours de sa quarantième année, apparaît comme une de nos gloires nationales.

Son action comme militant du Front Populaire et comme Résistant a souvent été évoquée dans « Libération-Champagne », par les porte-parole du parti socialiste.

Pourquoi ? A cause des liens qui le rattachent à notre département !

C’est à la fin de l’Ancien Régime que plusieurs Brossolette apparaissent aux environs d’Ervy-le-Châtel : Claude (1749-1807), charpentier à Bois-gérard puis à Maisons Rouges (2 hameaux de Chessy), Jean (1749-1799), manouvrier puis charpentier à Bois-Gérard puis Mézières (hameaux de Chessy), son frère Pierre vivant en 1776 à Coussegrey.

Deux frères Brossolette viennent à Landreville pendant la Révolution, en qualité de scieurs de long, s’y marient et y font souche.

Nés à Landreville, 2 autres frères Brossolette s’établissent à Polisot au milieu du XIX° siècle.

On trouve les premiers actes relatifs aux Brossolette dans les registres de catholicité, lors d’un mariage à Prusy (canton de Chaource) en 1856, et à Chessy-les-Prés (même canton), d’un autre mariage en 1776, et de deux autres en 1780. En 1875, un Brossolette décède à Polisot, et un autre fait souche à Ervy-le-Châtel en 1880.

Michel Brossolette (1752-1790), frère de Jean et Pierre, charpentier à Chessy, a 5 enfants, dont Blaise-Michel (1788-1864), qui participe aux guerres de l’Empire, manouvrier à Locheborgne (aujourd’hui Loge Borgne, commune de Chessy), a 4 enfants dont François-Policarpe (1828-1892), républicain fervent et résistant sous l’Empire), cultivateur à Locheborgne, père de Léon-Célestin (1868-1938). Ce dernier, né à Locheborgne, est élève de l’école communale de Chessy, puis d’Ervy. Il est admis à l’école Normale d’Instituteurs de Troyes, promotion 1885-1888. Maître-adjoint au Collège de Bar-sur-Aube, élève à l’E.N.S., professeur à l’Ecole Normale de Beauvais, puis à celle de Lyon. Inspecteur primaire à Louhans, Professeur de grammaire et de littérature à l’Ecole normale d’instituteurs de Paris, enfin Inspecteur de l’Enseignement primaire dans la région parisienne. Homme de lettres, Léon Brossolette publie une série de manuels d’histoire et de nombreux articles. Républicain convaincu et laïque, il fait rayonner dans ses manuels d’histoire une foi anti-monarchique et anticléricale qui n’a pas été universellement goûtée. Ses écrits sont dénoncés par les évêques de France et l’auteur fait l’objet de critiques extrêmement violentes dans les milieux catholiques et nationalistes. Léon Célestin est père de 3 enfants dont Pierre Brossolette (25-06-1903-1944).

Sa mère décède en 1914. Son grand-père maternel Francisque Vial, ayant été Directeur de l’Enseignement secondaire, Pierre fait de longues études, où il est constamment brillant. Il sort premier à l’Ecole normale supérieure, agrégé d’histoire et licencié en droit, et il enseigne quelques mois. La politique l’attire et il décide de se consacrer au journalisme. En 1928, il adhère au Parti Socialiste et propage à travers le département de l’Aube, dans des exposés lumineux, son espoir en l’avenir du socialisme. Il fait des conférences aux jeunes instituteurs syndicalistes et aux Jeunesses socialistes de Bar-sur-Aube. Il milite quelques temps dans l’Aube, sous la bannière du parti radical-socialiste. En 1933, il est déjà membre influent de la Fédération de l’Aube du Parti S.F.I.O., qu’il représente à un congrès national. En 1934, Pierre Brossolette, candidat aux cantonales à Ervy, attaque le candidat radical de Bar-sur-Aube. En 1935, il est élu Secrétaire fédéral de l’Aube. Michel Baroin, dans « Les Aubois et la politique sous les III° et IV° Républiques », cite Pierre Brossolette parmi les principaux animateurs aubois du Comité de lutte contre le fascisme et la guerre. De 1936 à 1939, il collabore au « Populaire », et présente des chroniques de politique étrangère à la radiodiffusion nationale.

En 1927, il devient membre du Grand Orient de France, en entrant à la loge maçonnique « l’Aurore Sociale » de Troyes. Il y gravit rapidement les différent échelons, étant reçu en 1930, avec le grade de 4° maître Secret. Il appartenait à l’« Association fraternelle des Journalistes francs-maçons ».

Hostile au régime de Vichy, il participe à la formation des groupes de résistance Libération-Nord et Organisation civile et militaire dans la zone occupée et devient chef de la section presse et propagande de la Confrérie Notre-Dame sous le nom de code Pedro. Le régime de Vichy lui interdisant d'enseigner, Brossolette et son épouse rachètent une librairie russe à Paris, qui sert de lieu de rencontre et de « boîte aux lettres » pour les résistants. À la suite de deux perquisitions successives effectuées par les autorités allemandes à son domicile en 1942, il fait franchir à sa famille la ligne de démarcation, navigue vers Gibraltar et parvient à Londres. Il est parachuté à trois reprises en France. Pierre Brossolette est aussi le porte-voix à Londres des combattants de l'ombre. Il prend la parole à 38 reprises au micro de la BBC en remplacement de Maurice Schumann et écrit des articles. Arrêté en 1943, ce résistant est déchu de la nationalité française, puis dépossédé de ses biens. Il reste fidèle jusqu’à la mort, à la « loi du Silence » : il se jette dans le vide pour échapper à de nouvelles tortures.

Le 16 février 1945, le Conseil municipal, imité par maintes collectivités françaises, donne son nom au faubourg Croncels. La même année, le Grand Orient de France fonde une loge parisienne portant le titre de « Pierre Brossolette ». le journal « Libération-Champagne » attribue ce nom à une de ses salles de réunion.

Pierre Brossolette est le père de Claude-Jean-François (1928), Inspecteur des Finances, autorisé à porter le patronyme PIERRE-BROSSOLETTE, par décret du 24 mars 1953.

 

         Le 21 février 2014, le Président de la République informe qu'en 2015, Pierre Brossolette entrera au Panthéon.

         Le 27 mai 2015, Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay entrent au Panthéon.

          Le 12 juin 2015, la Ville de Troyes et ses frères francs-maçons (il avait appartenu à "L'Aurore Sociale")  dévoilent une plaque commémorative à côté de la Fontaine Argence.

 

Panthéon le 27 05 2015
Panthéon le 27 05 2015
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