Il naît à Troyes 28, Place Jean Jaurès le 5 juillet 1872.
Son grand-oncle curé de Saint-Pouange le garde à longueur d'année, l'envoie de bonne
heure à l'école, et exerce sur lui son influence.
Après l’obtention d’une bourse pour le collège Sainte Barbe, il est admis brillamment à l’École normale supérieure, dont il apprécie l’esprit libéral. Il est agrégé de lettres en 1893, promoteur de la Caisse Nationale des Lettres, et adhère au parti radical lors de l’affaire Dreyfus.
Maire de Lyon (1905-1955), il accomplit une œuvre municipale considérable. Parallèlement, il fait une carrière politique : sénateur (1912-1919), député du Rhône (1919-1940), ministre des Travaux publics (1916-1917), président du parti radical (1919-1957), Président du Conseil (1924-1925) après la victoire du Cartel des Gauches. Ministre des Affaires étrangères, il propose à la S.D.N. un plan d’arbitrage et de désarmement. Ministre de l’Instruction publique (1926-1928), il lutte en faveur de la gratuité de l’enseignement secondaire. A nouveau président du Conseil (juin- décembre 1932), puis plusieurs fois ministre d’État (1934 et 1935- 1936), il est élu président de la Chambre des députés (1936-1940). Après avoir été mis en résidence surveillée (1942), puis emmené en Allemagne (1944-1945), il reprend son activité politique. Maire de Lyon (1945), président de l’Assemblée nationale (1947-1955), président du parti radical.
Il a écrit Un véritable mythe, L’idole des Républicains (1920), Dans la forêt normande (1925), Lyon n’est plus (1939-1940). Ses Mémoires sont publiées sous le titre de Jadis (1948-1952). Il entre à l’Académie française en 1946.
C’est une figure emblématique de la république, avec sa forte carrure, ses cheveux épais et sa pipe, qui revient toujours avec plaisir dans l’Aube, où il a été élevé par son grand oncle l’abbé Collon curé de Saint-Pouange, qui lui a appris le latin en même temps que le français, pour le préparer à la carrière d’instituteur. Il séjourne régulièrement à Saint-Pouange ou à Landreville, berceau de sa famille maternelle.
A Troyes, il participe à des événements officiels comme l’inauguration de la Place Alexandre-Israël en 1938 (il était président de la Chambre des députés), suivie d‘un grand banquet républicain de 500 personnes dans la cour de l‘hôtel de ville.
En 1952, Président de l’Assemblée Nationale, il revient à Troyes, accompagné du ministre de l’intérieur, du Garde des Sceaux, d’André Mutter vice-président de l’Assemblée nationale, de madame Émile Zola... pour assister à l’émouvante manifestation organisée à l’occasion de ses 80 ans, et de l’apposition d’une plaque sur sa maison natale.
Le maire de Troyes Henri Terré, lors de cette visite tire de la vie de notre concitoyen, cet enseignement ainsi résumé : " Administrer sagement d‘abord, effacer les malentendus, ouvrir la voie à l’union la plus large et préparer la concorde afin d’aider à l’avènement des hommes de bonne volonté ".
En 1969 est inauguré un monument en sa mémoire, dans le square entre le boulevard Henri Barbusse et le mail des Charmilles, par Edgar Faure, ancien président du Conseil, ancien ministre, le représentant du 1er ministre Chaban-Delmas, et de nombreuses autorités dont Michel Baroin, alors secrétaire général de la Préfecture.
Debu-Bridel, vice-président de la société des Gens de Lettres dit d’Édouard Herriot dans son discours : " ... défenseur acharné des lettres françaises, il est au XX° siècle, l’héritier des hommes de pensée et de lettre, qui ont écrit et agi, il est l’héritier du romantisme du XIV° siècle; écrivain et homme politique, suivant aussi les traces d’un Châteaubriant, d’un Lamartine, d’un Victor Hugo, voire d’un Maurice Barrès, dont il fut un ami. De Bossuet à Mirabeau, aucun orateur n’a vu ses formules passer en si grand nombre dans le langage courant... Ses ouvrages font autorité dans le monde des lettres. La société des Gens de Lettres rend hommage à l’un de ceux qu’on ne peut ni de doit oublier ! "
On ne dira jamais assez l’immense bonté et la tendresse infinie d’Édouard Herriot. Il rappelle lui-même, dans un de ses livres, les conseils des proverbes lus et commentés par son oncle curé : " Mon fils, garde le commandement de ton père, et n’abandonne point l’enseignement de ta mère, tiens-les continuellement liés à ton cœur, attache-les à ton cou. "
Édouard Herriot a conservé fidèlement ces enseignements, et tout au long d’une vie publique, honnête, laborieuse et féconde, on retrouve, dans les sentiments de l’homme et dans les actes du chef de Gouvernement, la marque de ce cœur généreux.
Voici quelques unes de ses pensées, que nos hommes politiques pourraient méditer aujourd’hui : " Je voudrais léguer ces trois vertus : le goût du travail, l’amour de la liberté, l’adoration de la patrie ".
" Le contrat, le devoir, l’honneur ! Vieux mots, vieilles chimères, dans lesquels je veux être enseveli ".
" Toute politique utile doit prendre ses racines dans le peuple. Dans la vie publique, il faut être trop honnête pour l’être assez. ".
" Il n’y a pas de petite injustice. La bonté commence où finit la justice. La haine n’est qu’une des formes de l’ignorance ".
" L’homme doit travailler comme s’il était immortel. La résignation n’est pas une vertu, c’est un vice ".
" La paix n’est pas uniquement l’absence de la guerre. La paix, pour qu’elle soit vraiment créée, exige autant de virilité, peut-être, que la guerre ".
" Le plus vigoureux de tous les agents d’égalité, c’est la science. L’éducation doit être dure pour que la vie soit douce ".
Edouard Herriot décède en 1957.
Le 10 décembre 1993, le Conseil municipal donne son nom à un boulevard de Troyes.
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