Vous avez tous assisté, comme moi, comme le monde entier, grâce à la télévision, à ces délicates opérations menées par les astronautes, à 400.000 kilomètres de la terre.
Eh bien, à ce moment là, personne n’a parlé de notre concitoyen dont je vais vous rappeler la mémoire !
En effet, envoyer une sonde dans l’espace, pour déposer un appareil automatique sur la lune, ou pour permettre à des hommes d’y débarquer, puis la faire revenir sur terre afin d’y rapporter des matériaux ou d’y ramener les astronomes, c’est tirer (bien pacifiquement !) depuis une base de tir mobile, sur une cible mobile elle aussi, et il n’est pas nécessaire d’être spécialiste en mécanique céleste pour concevoir que le tir ne peut avoir de succès que si le mouvement de la cible relativement à la base d’où s’effectue le tir est connu avec une très très grande précision !
Sans les calculs de notre savant aubois, personne n’aurait pu alunir !
Le travail de Charles Delaunay a eu un retentissement dans le monde entier savant, car il sert à refaire avec exactitude les Tables de la lune, dont se servent encore journellement les marins pour se diriger sur mer, et à calculer d’une manière précise les éclipses de soleil.
Ceux qui circulent rue Charles Delaunay, ceux qui y résident, ne connaissent sûrement pas, pourquoi le conseil
municipal du 8 octobre 1886 a donné son nom à la grande rue du quartier Saint-Martin., qui va de la rue de Preize à l'Avenue pasteur.
Charles Delaunay naît à Lusigny le 9 avril 1816, mais préfère Ramerupt, où son père vient se fixer en 1818.
Après de brillantes études au collège de Troyes, il est reçu en 1834, dans les premiers à l’Ecole polytechnique, d’où il sort numéro 1 en 1836. Nommé ingénieur des mines, il se sent entraîné vers la science pure, vers les mathématiques transcendantes dont l’étude s’applique au calcul des mouvements des corps célestes. En 1841, il présente à la Faculté des sciences une Thèse sur la méthode des variations, dirige de 1841 à 1848 le cours d’astronomie à la Sorbonne, et remplit en même temps les fonctions de répétiteur de géodésie à l’Ecole polytechnique. De 1844 à 1851, il est chargé du cours de mécanique physique et de géométrie descriptive à l’Ecole des mines. En 1848, il est membre du conseil central des Ecoles des mines. En 1849, il est nommé ingénieur des mines de première classe. En 1851, la Faculté des sciences, à l’unanimité le présente au titre de professeur de mécanique physique et aussi de professeur de mécanique à l’Ecole polytechnique.
Membre de l’Institut(Académie des sciences, section d’astronomie) en 1855, il y prend la présidence. En 1870, le Gouvernement l’appelle à la direction de l’Observatoire de Paris. Dès son début, M. Delaunay se place au premier rang des sommités du monde savant, surtout comme mécanicien et astronome. Il publie de nombreux et remarquables travaux dans les journaux et revues scientifiques : Journal des mathématiques, Journal de l’Ecole polytechnique, la Connaissance des Temps… Ainsi : Mémoire sur la théorie des marées, Mémoire sur le calcul des variations, Calcul de deux inégalités d’Uranus, Mémoire sur une nouvelle théorie de la lune (inséré dans le Recueil des savants étrangers). Il y a plusieurs éditions et traductions étrangères de ses livres : Cours élémentaire de mécanique théorique et pratique, Cours élémentaire d’astronomie, Traité de mécanique rationnelle…A l’Académie des sciences, il y a ses communications : Nouvelle théorie du mouvement de la lune, Calcul de l’accélération séculaire du moyen mouvement de la lune, Calcul des variations séculaires des moyens mouvements du pérygée et du nœud de l’orbite de la lune…
Mais, son œuvre
immortelle, qui lui coûte plus de 10 années de travail et calculs, c’est sa Théorie du mouvement de la lune en 3 volumes. Ce
travail immense, a un retentissement dans toute l’Europe savante.
Tant de travaux le font choisir comme président de l’Académie des sciences.
Il est bien entendu membre correspondant de la Société Académique de l’Aube depuis 1838, où il donne une Note sur le cadran solaire de l’Hôtel de Ville de Troyes.
Son lieu de prédilection est Ramerupt. N’a-t-il pas un jour, fait bâtir et doter à perpétuité, une maison destinée à l’éducation des jeunes filles ? Il était profondément aimé et estimé des habitants. Il était conseiller municipal, ayant refusé d’être maire, "ne voulant pas que les intérêts de son pays eussent à souffrir de son absence obligée ".
Il décède en août 1872 à Cherbourg, victime d’un affreux accident de mer. Il était allé visiter la digue de Cherbourg avec 2 matelots qui dirigeaient l’embarcation, quand une tempête fit chavirer le bateau, et engloutir les hommes.
Lors de son deuil public et général à Ramerupt, "devant les populations du département, plusieurs discours furent prononcés. Sa mémoire bénie vivra dans tous les cœurs, entourée de la double auréole de la vertu et du génie".
Il est fait membre étranger de la Royal Society en 1869. En 1870, il reçoit la médaille d'or de la Royal Astronomical Society.
Son nom est gravé sur la tour Eiffel par Gustave Eiffel, parmi 72 scientifiques en reconnaissance de leurs contributions.
En 1935, l'Union astronomique internationale a donné son nom au cratère lunaire Delaunay.
Depuis 2006, son nom est porté par un laboratoire de recherche dépendant du CNRS et de l'Université de technologie de Troyes.
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