François1er a dit que « Troyes, capitale de la Champagne est close, avec fossés et portes qui en font la ville la plus sûre du royaume ! ».
Troyes avait 5.200 mètres de murailles, 3 km de faux fossés, et 21 portes.
Il ne reste plus rien de l’ancienne ceinture de murailles qui enveloppait la ville.
La forme particulière dite en « bouchon de champagne » de l’ancienne ville de Troyes a été acquise au XII° siècle. Elle représente l’héritage des comtes de Champagne qui ont largement contribué à l’expansion de la ville et à sa prospérité : nos boulevards actuels ne font qu’épouser le pourtour des anciens fossés de la ville fortifiée.
Troyes fut tenue par les Romains pour une des places importantes qu’ils appellent « Oppida, villes fortifiées », et par conséquent environnées de fossés, de murs et de remparts, Au temps des Gallo-romains, les empereurs Antonin-le-Pieux en 161 et Marc-Aurèle en 177, élèvent une tour à la porte d’Artaud, sise près du pont de l’Hôtel-Dieu, destinée à défendre la ville à l’occident. C’est là qu’Attila y est reçu par Saint-Loup.
Troyes était assise dans le lieu nommé « Ager Trecassimus, Champ des Tricasses », entre le ruisseau dit de « la Vacherie » à l’est, et la rivière de « Vienne » à l’ouest. Avant le XII° siècle, la cité était réduite au quadrilatère de l’ancien oppidum Gallo-Romain dont chacun des côtés était percé d’une porte. Il y avait donc 4 portes Chaque côté (environ 400 mètres) correspondait à peu près à l’un des 4 points cardinaux : 2 portes sur la voie est-ouest (decumanus), l’actuelle rue de la Cité et 2 sur la voie nord-sud (cardo), l’actuelle rue Boucherat. La porte de l’Ouest, à la hauteur de la chapelle de l’Hôtel-Dieu, s’appela Porte d’Artaud. La porte de l’Est devant l’hospice St Nicolas à l’entrée des 3 godets, s’appela Porte des Oursiers. La porte du Nord, entre l’ancien moulin de la Tour et l’extrémité nord de la rue de la Tour, suite de la rue Boucherat, fut dite de St Lyé, de St Martin, de Preize. La porte du Sud, à l’extrémité de la rue Boucherat entre la tourelle du Petit Louvre et le coin de l’Hôtel-Dieu fut à tort appelée porte Jaune ou Jaulme.
L’entrée des routes, qui arrivaient en ville, était défendue par des portes dites aussi « fausses portes » et situées, l’une au bourg de Croncels, la seconde, dite Porte-aux-Bœufs, sur la route de Sens, la troisième sur la route de Paris et que l’on nommait Fausse-Porte-Saint-Antoine. Sur la route de Champagne qui se présentait par le quartier Saint-Jacques, existait aussi, en avant de la ville, la Fausse porte de Saint-Jacques, à la hauteur de la Ruelle-aux-Moines et de l’Ecole normale.
L’eau courait autour de la ville, de la porte de Croncels à la porte Saint-Jacques, et de celle-ci jusque vers la porte de Preize.
Les portes sont des édifices de défense considérables. Souvent, le maire a seul la garde des clefs de la ville et chaque soir après la fermeture, elles lui sont apportées.
On ferme les portes :
- quand un ennemi ou des chefs de bandes incendiaires approchent et pendant les troubles,
- en période de peste, pour empêcher d’entrer les gens venant des pays où règne la contagion,
- quand en 1432, la misère est grande, on double la garde des portes.
Aurélien vient à Troyes, pour s’opposer aux progrès du Christianisme. En 356, Julien l’Apostat s’y rend. Ce prince eut beaucoup de peine à s’en faire ouvrir les portes par les habitants qui le prenaient pour un ennemi.
Troyes eut une sérieuse alerte causée par la guerre de Charles VIII, contre Anne de Bretagne, en 1491. L’artillerie est montée sur les remparts et placée dans les tours. On s’assure de la solidité des portes, sur lesquelles on place des couleuvrines avec poudre et boulets en pierre. On ferme les poternes de la Tannerie et de la Madeleine.
Au XV° siècle, pendant les périodes de contagion pestilentielle, la ville entretient à ses portes des gardes spéciaux pour empêcher d’entrer les gens venant des pays où règne la contagion.
En raison des bruits de guerre, en juin 1523, les portes de la Tannerie, de Comporté et de la Madeleine sont fermées, afin de surveiller plus facilement les étrangers entrant en ville ou en sortant. Celles de Croncels, du Beffroi et de Saint-Jacques gardées avec soin, restent seules ouvertes. Ordre est donné de ne laisser entrer en ville aucun étranger inconnu.
La garde et le guet de la ville sont réformés en 1535. Pour chaque porte et dans chaque quartier, il est formé 14 gardes, composées chacune de 18 à 20 personnes et soumises à un chef qui conserve la vieille qualification de « maître de fer ». Sous le maître de fer, il y a un dizainier, ayant sous son commandement « quelques gens du menu peuple », autrefois gens de pourpoint.
Pendant les troubles de 1572, le Conseil fait placer 2 gardes à chaque porte et 1 à chacune des brèches qui sont aux murailles, les portes sont tenues fermées./b>
A partir de mars 1639, les portes de la ville furent pour toujours ouvertes aux troupes royales, et le maire perdit en même temps le privilège d’en avoir la garde et de lui de donner le mot du guet.
En 1694, avec les mauvaises récoltes, les boutiques des boulangers sont pillées, il y a distribution de pain à 400 pauvres (1 femme et 4 filles sont étouffées dans la foule), l’autorité fait alors garder les portes afin d’empêcher les étrangers de venir acheter du blé au marché.
Il y avait :
la porte d’Artaud, du Comte, de La Juiverie ou de la Girouarde
- la porte du Beffroy, du Beffroi, Porta Sanctoe Savinoe oude Paris
- la porte-aux-Bœufs
la porte aux Cailles, ou des Urnes
la porte de Challoël ou Chaouillet
la porte de Chappes, de la Planche-Clément, Porta de prato Episcopi ou du Pré-l’Evêque
la porte du Château des Comtes de Champagne ou de La Tour
la porte de Comporté, de César, de Preize, Comitis Porta, du Comte ou de la Trinité
la porte de Croncels, de Cronsciaulx, Portam de Cronsciaulx, Portam de Creuncellis, du Saint-Esprit ou de Bourgogne
la porte Jaune, Jaulme, Jaulne ou du Bourg Saint-Denis
la porte de la Madeleine
la porte au Mistre, d’Auxerre, de Saint-Pierre ou Sancti Petri
la porte des Oursiers, Orsiers, Porta Ursariorum, des Ursaires, au Mitre, de l’Evêque, Porta Episcopi, de l’Hôtel-Dieu Saint-Nicolas, du Four-l’Evêque ou du Pont-Ferré
la porte de la Rompure
la porte Saint-Antoine, d’Etoupée, Estoupée, Porte-Neuve ou de Saint-Martin
la porte de Saint Denis
la porte de Saint Jacques, Dorée ou des Sans Culottes.
la porte de Saint-Lyé, Sancti Leonis ou de Provins
la porte de Saint-Quentin
la porte de la Tannerie
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