Léonie Aviat naît à Sézanne le 16 septembre 1844.
A l’âge de 11 ans, elle entre comme pensionnaire au Monastère de la Visitation de Troyes. Pendant 5 ans, elle développe ses facultés humaines et intellectuelles, mais surtout, elle est influencée par la Mère Chapuis, grande contemplative et douée d’une clairvoyance remarquable sur les nécessités sociales de l’époque. Elle se forme pour être avec le Père Brisson, la future Fondatrice des œuvres-ouvrières et de la Congrégation des Oblates de Saint-François de Sales.
Elle quitte le monastère à 16 ans. Ses parents veulent compléter sa formation en vue de son mariage avec " un jeune homme distingué et muni d’une bonne fortune ". Mais elle veut être religieuse, et attend ses 21 ans, pour désobéir à ses parents.
Entrant incidemment dans un atelier d’adolescentes à la lunetterie de Sézanne, elle sent tout-à-coup naître en elle l’ardent désir d’un don total à l’apostolat et à la promotion de la jeunesse ouvrière. En effet, au milieu du XIX° siècle, la rapide expansion industrielle de Troyes, spécialisée en bonneterie, réclame la main-d’œuvre féminine. Les jeunes filles des campagnes déferlent dans la ville, à l’aventure, sans abri assuré, sans ressources, démunies de tout, exposées aux plus graves dangers de la prostitution. Le Père Brisson procure des locaux, des vivres, suscite des aides bénévoles à Léonie, qui a le même charisme que lui, et est douée d’une intelligence créative. A 22 ans, en 1866, Léonie prend la direction des œuvres-ouvrières.
En 1868, elle reçoit l’habit de la nouvelle congrégation et prend le nom de Sœur Françoise de Sales.
Les œuvres-ouvrières prennent alors un développement d’une originalité jusque là inconnue : patronages, multiplication des maisons de famille où les jeunes filles reçoivent une formation pratique dans une ambiance de travail, en préparation de leur vie familiale future.
Mère Aviat se fait ouvrière avec les ouvrières, leur enseigne le goût d’une tâche bien remplie, même si leur gain est minime (1 sou de l’heure). Et pourtant, à la fin de la semaine, chacune, gérant son petit pécule, trouve le moyen de mettre quelques sous à la caisse d’épargne, créée à l’œuvre même par la Mère Aviat. On voit par exemple que si une ouvrière est malade, on se distribue son travail, et son salaire lui est intégralement versé.
Une moyenne de 450 ouvrières participent à la retraite annuelle prêchée par le Père Brisson.
Bientôt, les Fondateurs adjoignent aux œuvres-ouvrières, des écoles élémentaires, puis des pensionnats pour les jeunes filles.
Mère Aviat va alors 8 ans à Paris, afin de réorganiser un pensionnat pour jeunes filles de familles aisées.
Elle revient à Troyes et en 1893, est réélue Supérieure Générale. Elle donne des bases solides aux fondations qui existent et se développent : en Europe, Suisse, Autriche, Angleterre, Italie, missions d’Afrique du Sud, implantions en Equateur…
Avec la spoliation des biens des Congrégations Religieuses en France, en 1903, 25 maisons sont fermées et abandonnées au liquidateur séquestre. Pour les ouvrières, c’est la consternation. Mère Aviat maîtrise la situation : à certaines filles, elle demande le sacrifice de se mettre en civil, pour sauver les œuvres et les écoles, à d’autres, de partir à l’étranger. Léonie transfert la Maison-Mère en Italie.
En 1893, Sa Sainteté Léon XIII accorde l’approbation de la Constitution de la Congrégation. En 1911, Sa Sainteté Pie X, donne l’approbation définitive aux Constitutions.
Mère Aviat décède le 10 avril 1914, après une courte maladie.
Son corps est transféré en 1961, dans la crypte de la Maison-Mère à Troyes, rue des Terrasses. Son cercueil ouvert, le corps est retrouvé intact, 47 ans après son inhumation. Cette même année, c’est la reconnaissance par le pape d’un miracle en faveur d’un jeune Sud-Africain, et en 1992, d’une jeune Américaine.
Elle est béatifiée en 1992 par le Pape Jean-Paul II, et canonisée en 2001.
Le diocèse de Troyes célèbre sa fête le 10 janvier.
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