En 1791, existe un « JOURNAL de la Cour et de la Ville ».
Il parait tous les matins. Le prix de l’abonnement est de 3 livres par mois pour Paris, et de 3 livres 15 sols pour la Province, franc de port.
Le bureau est établi rue Percée-Saint-André-des-Arts, n° 21.
Dans le n° 4, du 4 janvier 1791, on lit page 29 :
« Voici ce qu’on nous écrit de Troyes, le 30 Décembre 1790 :
Daignez, monsieur, m’expliquer comment, après avoir dépensé six cents mille francs pour déblayer les décombres de la Bastille, on va en dépenser encore cinquante mille pour lui substituer le Donjon de Vincennes ?
En attendant votre réponse, je ne cesse dans mon étonnement de répéter avec l’ami de Juvénal : « Qui ne regretterait les siècles fortunés des aïeux de nos ancêtres, en songeant qu’une seule prison suffit à Rome, lorsqu’elle fut gouvernée par des rois et des tribuns ».
Hier au club jacobin, un membre s’est écrié d’un ton piteux : « Hélas, messieurs, nous sommes en dérive ». C’est un terme de marine qui signifie, que le pilote ne pouvant plus gouverner le vaisseau, l’abandonne au gré des vents et des flots. C’est ce qu’un faiseur d’emblèmes a voulu exprimer par celui-ci. Un volant, une raquette, et va comme je te pousse.
Les rayons du foyer patriotique de la propagande, plus ardente que ceux du miroir d’Archimède, commence à éclairer notre heureuse contrée ; déjà les bouillonnements miroboliques font fermenter tous les cerveaux ; déjà nous affilons (action qui consiste à aiguiser un instrument ayant un tranchant soit ébréché, soit émoussé) nos sabres, nous grinçons des dents, pleins d’une sainte fureur, nous menaçons les têtes qui ne tournent pas dans le sens de la révolution.
O ! Carragarramarrat, admire ton courage, et jouis de ton triomphe ; le sang coule de toute part, et c’est toi qui donna le signal du carnage !
O ! Trois fois saint, Carragarramarrat, viens souffler tes bénignes influences sur cette terre qui t’appelle. Viens, et métamorphose en loups Parisiens, nos moutons Champenois.
Dieu merci, M. le journaliste, ça ne va pas mal, nous voilà déjà rassemblés au nombre de près de 120 illuminés qui formons une sainte ligue d’amis de la constitution et de l’anarchie : nous n’attendons qu’une occasion « pour pratiquer le plus saint des devoirs, et faire un peu parler de nous.
On assure ici qu’en réjouissance de cette recrue, le club des Jacobins de Troyes va donner un grand festin à tous les confédérés, et que déjà plusieurs tonnes d’eau-de-vie sont transportées au souterrain, pour la fête du club inférieur ».
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