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Le musée d'Art Moderne



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Que viennent donc faire à Troyes ces Japonais ?

 

L‘ancien évêché de Troyes, ancien Palais épiscopal, jouxtant la cathédrale depuis le XII° siècle, constitue un exceptionnel ensemble historique, avec la mise en lumière de toutes les richesses archéologiques : vestiges de soubassements gallo-romains, restes d’une baie monumentale, plafonds gothiques, maçonneries en appareillage champenois (brique et craie), imposante cheminée en chêne sombre du XVII° siècle, jardin à la française, petit pont conduisant à l’ancien lavoir de l’évêché, avec tourelle, dans la cour d’honneur, magnifique tilleul provenant d’une bouture rapportée des jardins du Vatican vers 1860, par Mgr Ravinet évêque…

Ces bâtiments abritent le Musée d’Art Moderne.

 

Un industriel troyen, M. Pierre Lévy et son épouse ont constitué pendant 40 ans, une exceptionnelle collection de plus de 4.000 œuvres d’art. Le 6 novembre 1976, en présence de Raymond Barre premier ministre et Françoise Giroud ministre aux affaires culturelles, les collectionneurs ont fait don à l’Etat français, d’environ 2.000 œuvres (dont 600 majeures), ayant trait à l’Art français de 1850 à 1950.

 

C’est la plus importante donation de France.

Le critique Claude Roger-Marx, a déclaré : "  l’ensemble mérite, pour le nombre et la qualité, d’être comparé aux plus notoires collections des Etats Unis, de Suisse ".

Le spécialiste Waldemar George a écrit : "  la collection Pierre Lévy à Troyes est un haut lieu de l’Art au XX° siècle ".

Henri de Cazals a écrit : "  avec la donation Lévy, Troyes va se trouver dotée d’un des plus beaux musées d’art moderne en France ".

Les 2.000 œuvres d’art sont composées de peintures, dessins, sculptures, céramiques, verreries, tapisseries et objets d’art africain et océanien.

Y figurent des peintures de Derain, Vlaminck, Braque, Van Dongen, Courbet, Daumier, Degas, Seurat, Bonnard, Cézanne, Dufy, Marquet, Rouault, Soutine, Vuillard, La Fresnaye, André Mare, Charles Dufresne, Dunoyer de Segonzac… sans oublier Maurice Marinot qui, sans abandonner la peinture et l’aquarelle, consacre une grande partie de son activité à l’art de la verrerie, dont il a été un des principaux rénovateurs au XX° siècle.

Le Musée d’Art Moderne de Troyes, est reconnu en France comme à l’étranger. Des millions de visiteurs ont déjà admiré quelques uns de ces chefs-d’œuvre dans des expositions de l’Orangerie à Paris, de New York ou Tokyo…

A compter du 2 avril 2018, ce musée sera fermé pour rénovation et modernisation, pour réouverture en 2020.

 

Mais, dans quelles conditions s’est effectuée la donation de Pierre Lévy au Musée d’Art Moderne ?

 

Par devoir de mémoire, je dois expliquer comment nous la devons exclusivement à Robert Galley, maire, qui m’a remis le double de sa lettre, écrite le 31 août 2008, à Mme la Directrice des Musées de France.

En voici quelques extraits :  "… ministre en 1974, j’ai appris la situation difficile dans laquelle se trouvait le groupe de Pierre Lévy et sa société Devanlay-Recoing. La presse spécialisée s’étant emparée de cette affaire, faisant état des possibilités de reprise du groupe par le trust chimique et textile anglais ICI, je rencontrai Jean-Pierre Fourcade Ministre des Finances fin novembre 1975, avec Pierre Lévy, à qui j’ai appris, à son grand effroi, qu’il était depuis la veille, en cessation de paiement ! L’industriel exposa que les banques réunies avaient imaginé de conditionner un nouveau prêt à son groupe, au nantissement de sa collection de tableaux, ce qui provoquait son indignation… Il renouvela au Ministre, ce qu’il m’avait avancé à diverses reprises, à savoir que Mme Lévy et lui-même voulaient à terme, établir une Fondation où seraient versés ses tableaux et ses œuvres d’art (stockés dans un bunker très bien protégé)... Plusieurs réunions se succédèrent, et il fut convenu que l’Etat, sur les fonds du F.D.E.S., consentirait un prêt aux Ets Devanlay-Recoing, pour permettre au groupe de M. Lévy de passer le cap difficile, aux conditions explicites suivantes : … M. et Mme Lévy feraient une donation à l’Etat d’une part majeure de leur collection de tableaux et d’œuvres d’art… Un groupe d’experts financiers… évaluerait le montant du prêt à consentir pour rétablir la situation financière de Devanlay-Recoing et permettre la poursuite des activités… La décision finale fut prise par le Ministre J-P. Fourcade… et ce, malgré les réserves qui, assez nombreuses, avaient été faites par certains Directeurs du Ministère de l’Economie et des Finances sur la régularité de cet accord…Une condition annexe de M. et Mme Lévy stipulait que les œuvres devraient être regroupées dans un musée unique… Ces conditions ayant été acceptées, je fis valoir que la Ville de Troyes considérait que ces œuvres avaient été acquises essentiellement par le travail des ouvrières et ouvriers troyens du textile et qu’à ce titre, nous avions la priorité absolue de les recevoir et les présenter, à charge pour la Ville de Troyes de construire un musée convenable, adapté à la collection et agréé par la Direction des Musées de France…ce ne fut que par la promesse par moi-même d’une solution locale prestigieuse et bien adaptée à la présentation de la collection que la décision finale fut acceptée, après arbitrage informel de Monsieur le Président de la République… Par la suite, vint s’ajouter le problème de la dation composée de 9 tableaux, parmi les plus prestigieux, en contrepartie du versement des droits de mutation à titre gratuit dont M.Lévy était redevable, à raison de la donation partage consentie par lui et son épouse à leurs 5 enfants ... j’obtins de la Direction des Musées de France que ces 9 tableaux seraient confiés au Musée de Troyes… après discussion avec M. Bernard Laurent, Président du Conseil Général et les membres de son Conseil, il fut décidé de construire une Cité Administrative moderne, qui fut terminée en 1978, permettant ainsi la libération totale des bâtiments de l’ancien Evêché. C’est ainsi que fut construit grâce au financement de la Ville en 1979-1980, et le 1er trimestre 1981, le Musée d’Art Moderne de Troyes. Il fut inauguré le 20 octobre 1982, par Monsieur François Mitterrand, Président de la République ".

 

Au nom des Troyens, merci Robert Galley ! !

   


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