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Le Cirque


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Il n’y a pas un cirque, il y eut des cirques !

 

Notre théâtre de Champagne est toujours appelé par les vieux Troyens : le cirque !

Combien savent qu’il fut à l’origine d’un vrai mélodrame ?

 

En 1122, existe déjà un cirque dans notre cité, car il y a près du chevet de la cathédrale une porte des Oursiers, qui rappelle l’existence d’un cirque, dans lequel se donnent des représentations scéniques, où figurent principalement des animaux, des ours.

        

La construction d’une salle consacrée plus particulièrement aux spectacles de cirque, a toujours été espérée des Troyens. Mais ce souhait ne pouvait être réalisé à l’intérieur de la cité ceinturée de ses fortifications.

En 1859, 3 entrepreneurs aubois proposent à la Ville de prendre en charge à leurs frais la construction d’un cirque en bois, sous réserve que la mairie leur concède le terrain nécessaire.

En 1861, est édifié un cirque en bois, boulevard Gambetta, la ville concède le terrain, et il lui reviendra après 50 ans d’exploitation. Capacité 1.000 personnes. Il assure la saison équestre qui clôture nos Foires de Mars. Les Troyens sont très attirés par les divertissements offerts, et le cirque sert également pour les réunions publiques et les concerts.

 

Le samedi 30 avril 1892 s’y tient une réunion politique, les élections municipales ayant lieu le lendemain. Tous les partis sont présents, et la réunion est assez orageuse.

A minuit, on éteint le gaz, et les auditeurs se dispersent. A 1 heure du matin, sur la ville endormie, le tocsin retentit, les trompettes du régiment de cavalerie lui font écho.

Les gens affolés sortent dehors et s’écrient " Le cirque est en feu !". Le vent soufflant avec impétuosité, embrase le café voisin. Les maisons les plus éloignées du cirque semblent autant menacées que les proches. Le vent transporte une pluie de flammèches et d’étincelles jusqu’à la rue Gambey. Partout, les occupants, au comble de l’affolement jettent leurs meubles par les fenêtres. Des gens de bonne volonté transportent ces épaves, par bras ou par brouette, à une centaine de mètres, où elles s’entassent sur la place saint Remy.

A 2 h 30, tout le cirque s’effondre et n’est plus qu’un amas de cendres.

Qui a mis le feu ?

Personne ne l’a jamais su, mais pour les élections, il y eut un renversement de suffrages, la liste socialiste fut renversée au profit de la liste républicaine.

 

Un entrepreneur de spectacles, M. Plège, un des meilleurs cirques français, contemporain et principal concurrent de Théodore Raincy avec lequel il rivalise dans la qualité des spectacles, installe en mars 1893 son cirque en toiles et bois, boulevard Victor Hugo, contre le mur de la caserne Beurnonville, avec 2.000 places aménagées. M. Plège ne paiera pour l’occupation du terrain communal, aucune redevance, mais en compensation, le bâtiment sera à la disposition de la municipalité pour les distributions de prix et autres fêtes nationales, cérémonies, réunions… ayant lieu sous couvert de la municipalité, quelle que soit la durée, en dehors des foires.

 

La nuit du 27 décembre 1901, il est lui aussi victime d’un incendie, et détruit en 40 minutes ! Le centre de la ville était éclairé comme en plein jour.

 

A cette époque, c’est une catastrophe, comment meubler ses loisirs ? Pas de télé, de cinéma, de sports… Il n’est pas suffisant pour le bon peuple, endimanché, de monter et de descendre les mails ! On ne peut donc pas se passer de cirque !

 

Il faut attendre 1905 pour voir le magistral monument actuel (conçu par l’architecte du Casino de Monte-Carlo), considéré à l’époque comme un palais féerique, avec 2.000 places, toutes bonnes, et des écuries pour 20 chevaux.

En dehors des saisons équestres (jusqu’en 1938), il abrite de magnifiques combats de boxe (avec Marcel Cerdan, la veille de sa mort), ou internationaux comme les luttes Gréco-Romaines, des soirées artistiques, des concerts, des revues de music-hall, des distributions solennelles de prix.

Il sert de cinéma pendant 30 ans.

 

          Le 4 juillet 1930, avant de transformer les installations du Cirque, Denis Tsaropoulos indique que « des études ont été faites pour la sonorisation de la salle et les aménagements requis, car l'Olympia de Sainte-Savine ayant monté un appareil à films sonores, a favorisé une diminution sensible des spectateurs et une exploitation déficitaire ». La cabine de projection qui avait été installée en 1925 n'étant ni assez grande ni assez résistante pour supporter un nouvel équipement sonore avec des appareils de 1.000 kilos, deux agencements sont réalisés, avec une cabine à 9 mètres du sol et un ensemble d'équipements pour assurer une bonne acoustique.

          C'est le 5 septembre que le Cirque Municipal ouvre une salle complètement transformée dont « les nouvelles et splendides installations  en font le plus bel établissement du département ». Au programme: Maurice Chevalier « parle, chante et danse » dans « Chansons de Paris », suivi des actualités Fox Movietone parlantes et sonores, du dessin animé sonore « Adieu, ma bienaimée » et de 2 autres attractions sonores également.

 

        M. Philippe Picard de Torvillers se souvient que son arrière grand-père Adrien Cabot fut le premier projectionniste du cinéma Le Cirque. Il habitait dans un des appartements du Cirque, et avait un dénommé Julien, comme collègue projectionniste.

          Il m’a transmis une photo de 1930, où paraît son arrière-grand-père avec les 2 lourdes machines de projection.        

Le 26 octobre 1949, le célèbre boxeur Marcel Cerdan, champion du monde, sur le ring du Cirque Municipal, donne un aperçu de ses qualités pugilistiques, et tous les sportifs troyens étaient persuadés qu’il reviendrait des Etats-Unis avec le titre de champion du Monde. 2 jours plus tard, il devait prendre le Constellation d’Air France, pour rencontrer, le 2 décembre à New-York, l’américain Jake LAMOTTA. Hélas le sort en avait décidé autrement, L’avion s’est écrasé au-dessus d’une île des Açores. Triste privilège du public troyen, qui fut le dernier à applaudir le grand champion.   

Le Cirque est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques en 1975.

         Le Cirque devient le Palais des Congrès et est aménagé en théâtre, prenant le nom de Théâtre de Champagne, avec 1090 places, depuis 1978.


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