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L’Hôtel de Mauroy (Hôtel-Dieu de la Trinité)


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Vers l’an 1400, un riche marchand construit l’Hôtel de l’Aigle, remarquable architecture champenoise.

 

Le rez-de-chaussée est en maçonnerie, avec alternance de briques et de carreaux de craies, appelés damier champenois.

Il y a un péristyle composé de six colonnes composites d’inspiration corinthienne, ornées de lierre.

L’étage est revêtu en bardeaux de châtaignier.

Le mur de façade est composé de pierres crayeuses et de briques en damier champenois.

Dans la cour, l’étage supérieur est composé de châssis recouverts de tuiles de chêne, et il y a une tour hexagonale.

 

Reconstruit en 1550, l’hôtel est vendu en 1556 à Jean de Mauroy seigneur de Charmont, échevin de Troyes, capitaine des arquebusiers, monnayeur en la monnaie de Troyes et commerçant prospère.

Par testament, de 1563, il laisse tous ses biens pour la fondation et l’entretien "d’un collège de jeunes enfants, orphelins et pauvres, dirigés d’après la règle de l’Hôtel-Dieu de la Trinité de Paris ".

L’Hôtel de l’Aigle devient alors l’Hospital et le collège de la Trinité, où sont hébergés et nourris les enfants abandonnés, soumis à des horaires stricts de travail, entrecoupés d’offices et de lectures pieuses.. Habillés d’un tablier bleu, on les appelle les " enfants bleus ".

Un arrêté de Louis XIII, décidant que les hôpitaux doivent assurer leurs propres ressources, en 1627, il y a à l’Hôpital de Mauroy une manufacture de bas au tricot, où les adolescents déshérités font leur apprentissage de bonnetiers. Cette manufacture devient, en 1630, la plus importante de la ville

En 1745, c’est la première manufacture de bas de Troyes, tricotant 25.000 paires bas de coton par an et 5.000 bonnets de coton.

En 1746, les 65 premiers métiers à tisser de la ville y sont installés, et c’est encore la plus importante manufacture. Elle ferme en 1794.

 

L’hôtel de Mauroy est classé Monument Historique, en 1862.

 

Pendant la guerre de 1914, il abrite le petit séminaire de Troyes.

 

En 1920, l’Abbé Valton y installe les presses du quotidien catholique " l’Espress de l’Aube ", qui prend le nom d’ " Indépendant de l’Aube " en 1946, et " Le Courrier " en 1960, jusqu’à sa disparition en 1962.

 

Je rencontre la famille Valton, et en 1966 la ville de Troyes acquiert l’immeuble et y installe l’Association ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France, pour sa restauration, et lui permettre d’y établir un musée et une bibliothèque.

Ce n’est qu’un juste retour des choses, puisque nous retrouvons cette trace de compagnonnage dans notre ville, dès 1419, avec " l’ordonnance aux cordonniers de Troyes ", de Charles VI.

 

Les compagnons du Devoir restaurent l’ensemble des bâtiments.

Dès 1953, un Jésuite, le Père Feller collecte des livres, puis commence sa collection d’outils qu’il cède en 1967 à l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir. 

 

En 1974, c’est l’inauguration de la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière.

 

Le musée est composé de grandes pièces dont les murs sont aussi en damier champenois, avec de très belles poutres apparentes.

 

L’Hôtel de Mauroy, abrite la plus belle collection mondiale d’outils anciens.

Plus de 10.000 outils des XVII° aux XIX° siècles, recueillis des 4 coins de France, faits main, ayant tous servi, représentant tous les corps de métier, sont présentés, avec un savant balancement de formes et de volumes, dans 65 majestueuses vitrines.

C’est un hymne aux métiers manuels : maçon, menuisier, chaudronnier, tonnelier, tuilier, charron, cordonnier, sabotier, forgeron...

         On peut aussi y admirer les chefs-d’œuvre des compagnons du devoir. Ce sont des "  travaux de réception ", ultimes travaux qui ont clôturé le tour de France des Aspirants avant qu’ils soient reconnus comme un pair par la grande famille des compagnons.

 

La bibliothèque rassemble 35.000 ouvrages concernant les métiers manuels.

 

Le Président François Mitterrand l’inaugure en 1991. Elle est la 2ème bibliothèque technique de France.

 

Le but du père Paul Feller, était d’attirer vers les métiers manuels des adolescents de qualité. Je pense qu’il y a réussi.

 

Internautes, ne manquez pas d’aller visiter cette Maison de l’Outil et de la Pensée ouvrière.

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