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Edmé Berthier- Roblot


Je voudrais sortir de l’oubli, plusieurs de nos concitoyens.

M. Berthier-Roblot naît à Troyes, le 10 janvier 1809, dernier, et seul garçon d’une famille de 11 enfants.

Son père exerce l’état de tanneur.

Entré fort jeune dans les affaires, il sait, sans autres ressources que son amour du travail et ses connaissances acquises, se créer une belle situation de fortune, imprimer une impulsion au commerce de son pays, ouvrir des débouchés aux produits de la bonneterie et préparer ainsi l’avènement de la grande industrie.

Quoique très absorbé par les soins de sa maison de commerce, il trouve le moyen de consacrer du temps aux fonctions publiques.

En 1847, il est nommé juge au Tribunal de Commerce.

Il est aussi administrateur du Comptoir national d’escompte, après la Révolution de 1848, administrateur délégué de la succursale de la Banque de France, depuis sa création, directeur de la Caisse d’épargne de 1855 à 1862, membre du Conseil de surveillance de l’Ecole normale primaire de Troyes, pendant plus de 8 ans.

En 1855, il entre au Conseil municipal, où il reste plus de 16 années consécutives. Adjoint au maire de Troyes pendant 4 ans, de 1885 à 1859, il n’hésite pas à donner sa démission lors de la révocation du maire, M. Parigot, manifestant ainsi indépendance d’esprit et fermeté de caractère.

Elu membre de la Chambre de commerce en 1857, il en futnommé président en 1867 et le resta jusqu’à sa mort.

Membre de la commission municipale de 1870 à 1871, il est de ceux qui montrèrent le plus d’énergie en face des exigences de l’envahisseur, ce qui lui valut la croix de chevalier de la Légion d’Honneur.

Les Prussiens occupent la ville le 9 novembre 1870.

La famille Berthier cache pistolets, poignards et munitions dans son magasin de bonneterie de la rue Notre-Dame.

La demeure d’Edme Berthier (aujourd’hui, c’est la résidence des évêques de Troyes), Place du Préau, une des plus belles de la ville, abrite le général.

Voici par exemple la lettre d’un ennemi, von Tiedemann, lieutenant-général de Sa Majesté le roi de Prusse : " Pendant mon séjour à Troyes, j’ai fait dans la personne de M. Berthier-Roblot, président de la Chambre de commerce, la connaissance d’un homme des plus estimables, qui, par son caractère et la manière d’apprécier les choses dans les temps difficiles où nous vivons, et malgré son patriotisme de français, dont il me donnait chaque jour des preuves, a les plus justes titres à mon estime. Je recommande bien vivement cet homme d’honneur et sa famille à tous mes compatriotes qui, se trouveront en rapport avec eux, et je serai heureux d’apprendre que ce témoignage leur aura été de quelque utilité ".

Cette estime entre les deux hommes n’empêche pas chacun de conserver ses convictions et d’effectuer ce qu’il pense être son devoir.

Des actes de sabotages commis par les francs-tireurs ayant provoqué la colère des Prussiens, le 28 novembre, un avis de ce général Tiedemann est distribué dans le département : " Messieurs les maires de toutes les communes où passent et passeront des lignes de chemins de fer et des lignes télégraphiques, sont responsables des dégâts que l’on pourrait y causer, sous peine d’une amende de 2.000 francs au moins pour chaque cas spécial. Les propriétés immobilières des habitants, ainsi que l’autorité communale répondront personnellement des amendes ".

Edme Berthier-Roblot se montre toujours plein d’une égale sollicitude pour les intérêts industriels et pour de grandes causes humanitaires (le Comité départemental de la Croix-rouge, par exemple).

Le 24 juillet 1870, sous sa présidence, après avoir pris les mesures nécessaires pour soulager les familles ouvrières qui ne peuvent suffire à leurs besoins par suite du départ de leurs soutiens, la Chambre de commerce se constitue en Comité de secours.

Pour faire face aux difficultés de l’époque et remédier à la pénurie des espèces en circulation, sont émis sous la responsabilité du Maire de la ville et du Président de la Chambre de Commerce de Troyes, Berthier-Roblot, des bons de 5, 10 et 20 francs.

Alors que les Prussiens occupent encore la ville (ils ne la quitteront définitivement que le 12 août), le 2 juillet 1971, M. Edme Berthier-Roblot reçoit la croix de bronze de la Croix-Rouge.

Le 21 janvier 1872, sur proposition de M. le Ministre de l’Intérieur, il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur par Adolphe Thiers : " Berthier-Roblot, président de la Chambre de Commerce de Troyes, 24 années de services gratuits, s’est distingué pendant l’occupation allemande ".

Le 25 octobre 1932, le Conseil municipal donne son nom à une rue de Troyes.

 

  

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