Coutumes, traditions...



Coutumes, tradition suite 2


Cloches de Noël
Cloches de Noël

Parmi les vielles croyances de ce département de l’Aube, nombre d’entre elles avaient trait aux fêtes religieuses.

 

Ainsi, croyait-on à Mussy-sur-Seine que celui qui entendait tinter avant les autres personnes, le premier coup des cloches de Noël, aurait une année particulièrement prospère.

 

         L’eau que l’on allait puiser le jour de la Saint-Jean, entre minuit et le lever du soleil, était considérée comme guérissant toutes les maladies.

 

         On disait qu’un œuf pondu le Vendredi Saint, préservait de la mort subite.

 

         D’autre part, les œufs pondus entre les 2 Notre-Dame (15 août et 8 septembre), avaient le privilège de se conserver indéfiniment (dans ma jeunesse, et même jusqu'en 1945, cela se faisait encore dans ma famille, ma mère les mettaient dans des jarres avec du silicate !).

 

         Il y avait autrefois dans l’Aube, mais particulièrement à Troyes, des usages assez particuliers à l’occasion des grandes fêtes religieuses. Ces jours-là, on répandait à profusion sur le dallage des églises, de l’herbe fraîchement coupée, de la paille et du sable fin.

 

         D’autre part, le Dimanche de la Pentecôte, un pigeon blanc, orné de guirlandes et de fleurs était lâché sous les voûtes au moment de la Tierce. Et, pendant la messe, on libérait également des cailles et divers oiseaux, tandis qu’une pluie de fleurs, principalement des pivoines, symbolisant les langues de feu, s’abattait sur les fidèles.

 

         Le 31 mai avait lieu à la cathédrale Saint-Pierre de Troyes, la procession dite des Viergeottes, où, les jeunes filles la composant portaient toutes des gerbes de tulipes (en vieux langage troyen « gogues »). L’origine de cette coutume est la suivante : c’est le miracle de sainte Mathie lorsqu’elle était servante chez un boulanger (voir ce chapitre).

 

Rigny-la-Nonneuse : Avant la Révolution un couvent était placé sous le patronage de Sainte-Colombe. Dans la chapelle de ce couvent, les pèlerins venaient faire à la Sainte de curieuses dévotions, c’était tout simple : d’une main ils prenaient de l’eau avec un gobelet d’argent, de l’autre main ils tenaient une serviette. Ils se présentaient ainsi devant la statue pour lui laver la figure et l’essuyer avec la serviette. Ensuite, la pluie ne manquait jamais d’arriver… à ce qu’on dit.

 

A Argançon, la nuit de Noël, un berger, bien en évidence dans le chœur de l’église, tient sous sa limousine (vêtement traditionnel du monde rural) un petit mouton. A « l’offerte » les jeunes filles vont embrasser le baiser de paix, puis, en passant à proximité du berger, elles tirent malicieusement la queue du mouton : s’il bêle, elles acquièrent l’assurance qu’elles se marieront dans l’année.

 

A Mussy-sur-Seine, la fabrication du pain de ménage constituait l’un des ultimes préparatifs de la fête de Noël. Le pain, cuit la veille de Noël, le pain de calendre, ne moisissait pas, on en conservait un morceau toute l’année, il possédait des propriétés curatives. De même, les cendres de la bûche de Noël étaient considérées comme un remède à beaucoup de maladies.

 

Rigny-le-Ferron : le jour de l’Epiphanie le repas se terminait, comme presque partout de nos jours, par un gâteau dit gâteau des rois, car une fève, cachée à l’intérieur de la pâtisserie, faisait décerner à celui qui la trouvait, le titre de roi. Une portion du gâteau était soigneusement réservée pour le pauvre qui se présenterait, on l’appelait : « la part à Dieu », personne ne touchait à cette portion sacrée.

 

A Troyes, le 12 janvier 1565, un vol considérable eut lieu dans l’église Saint-Urbain : 2 des voleurs furent découverts et suppliciés. La vindicte publique ne s’en tint pas là : pendant plus d’un siècle, la veille de la fête de Saint-Urbain (24 mai), le peuple joncha de glaïeuls le seuil des demeures habitées par ceux qui descendaient des malfaiteurs.

 

Jusqu’au début du siècle dernier, l’usage suivant se rencontrait sur le marché de Troyes : au commencement d’une journée de vente, certaines femmes vous demandaient de les étrenner. Si vous le faisiez, elles accordaient volontiers une petite remise sur les prix pratiqués. En recevant votre argent, certaines même faisaient un signe de croix et disaient : « Que Dieu bénisse la main qui m’étrenne ! ». D’autres vendeuses croyaient que la chance les favoriserait au cours de la journée si une dame, jeune et belle, venait les étrenner, tandis qu’une personne âgée, laide ou difforme, « un vieux tableau », leur valait l’effet contraire.

 

A Villechétif, le samedi-saint, la femme du sacristain passait dans les maisons, elle aspergeait les lits sur lesquels elle faisait un signe de croix avec de l’eau bénite. En retour, elle recevait ses « roulées ».

 

Autrefois, à Chaource, le dimanche après l’Invention de la Sainte-Croix, le 3 mai, les cultivateurs apportaient à l’église des petites croix d’un mètre de haut, réunies en paquets surmontés d’un bouquet de lilas. Ces croix, bénites après la messe, étaient ensuite piquées dans les champs de blé.

 

A Lavau, tous les ans, le prieur de Sainte-Maure célébrait en son église une messe dite « de carême prenant des Ardilliers ». Cette messe était payée par la communauté de Culoison qui fournissait dans la cour du prieuré un muid de vin (130 litres) à l’usage des paroissiens désireux de se désaltérer. Un terrain communal qui subventionnait ces dépenses, était d’ailleurs appelé « L’Ardilliers ».

 

Encore au XIX° siècle, à Bar-sur-Aube, le 10 mai, veille de la Saint Gengoulf, patron des maris trompés dont les épouses sont infidèles, le peuple va dans les prés cueillir des fleurs jaunes appelées « bassinets » ou boutons d’or avec lesquelles il forme des bouquets. La nuit, ces bouquets sont attachés à la porte de beaucoup de gens mariés. Toutefois, les fleurs jaunes ne troublent pas la sécurité des maris remplis de confiance dans la fidélité de leurs vertueuses épouses, et ces dernières ne se fâchent pas de cet hommage douteux qu’elles regardent à juste titre comme une plaisanterie. Avant la Révolution, dans la chapelle du Saint-Esprit, un tableau représentait Saint Gengoulf en train de confondre sa femme d’infidélité.

 

A Colombé-la-Fosse, jusqu’à la fin du XIX° siècle, le 23 juin, à la tombée de la nuit, les habitants se rendaient vers la chapelle dédiée à Saint Jean (détruite à la Révolution en 1795) pour y entendre une allocution de leur pasteur. Puis, sur les places du village des feux étaient allumés. Chaque famille avait à cœur de fournir le traditionnel fagot de sarments pour alimenter le feu de joie autour duquel tous se livraient aux réjouissances les plus variées.

      Le solstice d'été est fêté depuis longtemps. L'origine de cet événement est lié au culte du soleil. C’était à l'origine des fêtes païennes. Jusqu’au Concordat de 1801, c’était un jour férié. Aujourd’hui, c’est surtout une nuit de fête populaire de la jeunesse.

 

 


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