Aubois très célèbres



Jean Orry


Jean Orry
Jean Orry

Le 23 octobre 1678, Jean Orry (1652-1719) épouse à Troyes Jeanne Esmonin, fille de Philibert Esmonin, capitaine ordinaire des charrois de la maison du roi.

 

         En 1676, Jean Orry avait acheté le bail de la terre de Rizaucourt dans la Haute-Marne, avec le droit d’y fabriquer des cristaux, employant un artiste-verrier d’origine vénitienne. En 1677, il fonde une verrerie à Chappes où il avait repris au duc d’Aumont, premier gentilhomme de la chambre du roi, son château de Chappes avec les terres et les bois qui en dépendent. Il installe la verrerie au château, et établi un magasin de vente dans la maison qu’il habite à Troyes, rue de Croncels. En 1681, la verrerie cesse de fonctionner.

 

         En 1685, il s’associe à son beau-frère François Esmonin, héritier en partie des charges paternelles comme fournisseur de chevaux et équipages, puis comme entrepreneur de terrassement et transporteur de matériaux et outils divers pour les travaux engagés par Louis XIV près de Versailles pour la construction de l’aqueduc de Maintenon.

 

         Jean Orry entre en relation avec Louvois surintendant des bâtiments et avec Charles-Nicolas Richer, dit de Roddes, pour commencer la remise en état du port de Brouage en 1687, les sables apportés par la mer et les vases déposées par la Charente empêchant la remontée des eaux salées jusqu’aux marais salants.

 

         De simple employé de Richer à l’origine, Jean Orry devient son associé, puis son créancier, et il le supplante comme entrepreneur officiel, avec l’assentiment du roi.

 

         En 1689, sa femme décède suite à la naissance de leur 5° enfant, Philibert, futur contrôleur général.      

 

         Il investit dans le domaine des activités guerrières. Sa compétence et son expérience de fournisseur de chevaux et d’équipages lui en donnent facilement l’occasion.

 

         Dès 1690, Louvois fait appel à lui, pour des traités particuliers. Sa réputation douteuse, sa vivacité d’esprit et son indéniable efficacité, son crédit bien établi, conduisent les ministres Pontchartrain et Barbezieux à l’introduire, en 1692, dans la compagnie des munitionnaires des vivres de l’armée d’Italie.

 

         Orry forme une nouvelle société pour l’exécution du traité de fourniture de pain aux armées pendant la campagne de 1693. La fourniture du pain de munition suppose achats de grains, moutures, transports, établissements de magasins, acheminement à la suite des troupes quand elles se déplacent… Le responsable de l’exécution sur place de toutes ces opérations, en liaison avec le commandant en chef et l’intendant de l’armée, était le général des vivres : en 1693, Orry assume ces fonctions en plus de son rôle dans la société. Il en retire d’énormes bénéfices. La compagnie des munitionnaires disparait avec la conclusion de la paix en 1697.

 

         Pendant ces années, il avait acquis en matière de maniement de fonds et de fournitures militaires, une solide expérience et une réputation d’habileté qui allaient lui ouvrir l’accès à de plus hautes responsabilités.

 

         En 1697, il achète la terre et la seigneurie de la Chapelle-Godefroy (voir ce chapitre), le fief des Barres et la moitié de celui de la Croulière à Nogent-sur-Seine.

 

         En mars 1700, il se remarie avec Louise-Catherine Corcessin, fille d’un avocat au Parlement, secrétaire du roi.

 

         Jean Orry est envoyé en mission en Espagne, à Madrid, de 1701 à 1706, avec pour instruction, de prendre connaissance de l’état des finances du roi d’Espagne, et de proposer les moyens d’y remettre de l’ordre.

 

         Tout en exerçant la charge de président à mortier (une des charges les plus importantes de la justice française) au parlement de Metz qu’il avait acquise en 1706, il continua de s’occuper des affaires du roi d’Espagne. A la demande de Philippe V de Bourbon (né à Versailles), roi d’Espagne de 1700 à 1746, il retourne à Madrid de 1713 à 1715, agissant comme ministre du seul roi d’Espagne.

 

         Ses acquisitions entre 1705 et 1708, sont impressionnantes : janvier 1705, 2 charges de receveur ancien et alternatif des tailles de Nogent-sur-Seine ; avril 1706, charge de président à mortier à Metz et en juillet l’hôtel de Beauvais ; en décembre, terre et seigneurie de Fulvy et de Méneuil ; mars 1707, le comté de Vignory ; en juin la Fontaine-Macon près de Nogent et une série d’achats de terres, maisons, fermes, vignes, d’un moulin à foulon, pour agrandir son premier domaine de la Chapelle-Godefroy. En 1708 il donne à sa fille Jeanne 200.000 L. de dot, et en 1715, il achète pour son fils Philibert, un office de maître des requêtes pour 180.000 L.

 

         Toutes ces acquisitions étaient plus ou moins dissimulées : prête-noms, rentes fictives, déclarations de complaisance, contre-lettres, qui devaient masquer les signes extérieurs d’une richesse que les déclarations spécieuses de ses biens faites en plusieurs occasions par Orry n’auraient pas suffi à cacher.

 

         Après 1715, il vit surtout dans son château de la Chapelle-Godefroy, avec ses innombrables pièces, véritable dédale de cabinets, d’antichambres, de garde-robes, les écuries, la basse-cour, l’étable, la bergerie, les granges et les bâtiments de la ferme.

 

         Orry, qui avait commencé en Champagne une carrière d’industriel et s’était attaché à cette province en y achetant et embellissant sa résidence de prédilection, revint-il y mourir le 30 septembre 1719, après une existence tourmentée qui l’avait portée jusqu’au poste de « principal ministre » du premier Bourbon d’Espagne.


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