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La Prison


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En 1258, notre comte Thibault V fait construire le couvent des Cordeliers, rue du Champ des Oiseaux (appelée aujourd’hui rue Hennequin), et qui va devenir au début du XIX° siècle, la prison.

 

Au XIII° siècle, la prison est la Tour du Roi près de la rue Vieille Rome.

En 1572, lors de la Saint-Barthélemy, les prisonniers huguenots sont mis à mort, soit à coups d’épées, soit à coups de hallebardes.

  En 1590, 37 détenus royalistes y sont égorgés.

  En 1750, la prison renferme 109 mendiants.

  Vers 1768, il y a quelques améliorations dans le régime de la prison : une infirmerie, une salle pour les femmes détenues pour crime, libertinage ou folie, mais qui sont renfermées au nombre de 10 et souvent plus dans une salle de 20 pieds de long et large de 13, sans fosses d’aisance à leur usage.

  En 1787, les prisons offrent un triste spectacle : des prisonniers de toutes sortes, vagabonds, mendiants, prévenus de crimes et délits, jusqu’aux collecteurs des impôts y couchent sur la paille et quelle paille ! La plupart sont au pain et à l’eau.

 La Révolution française marque le véritable point de départ du système pénitentiaire contemporain. Les peines corporelles sont en partie supprimées, on leur substitue la peine privative de liberté, mais la peine de mort et les travaux forcés existent toujours : la mort (le condamné a la tête tranchée), les fers (travaux forcés), l’emprisonnement avec isolement absolu, la déportation, le carcan (collier de fer).

  En 1792 et 1793, la prison de la rue Hennequin sert de prison aux suspects.

  C’est une maison d'arrêt qui reçoit les prévenus (détenus en attente de jugement), ainsi que les condamnés dont le reliquat de peine n'excède pas, en principe, un an lors de leur condamnation définitive.

En 1829, la reconstruction complète est envisagée, mais financièrement abandonnée. En 1834, l'édifice est agrandi et réhabilité.  Les évasions se font alors rarissimes. Les femmes sont autorisées à garder auprès d'elles, pour les allaiter, leurs enfants encore au berceau, jusqu'à l'âge de 3 ans. 

De nombreuses transformations apportées au fil des années ont modifié l'aspect extérieur et intérieur des bâtiments.

Un triste souvenir pour les anciens troyens : quelques jours avant la Libération, le mardi 22 août 1944, à 17 h la Gestapo se présente rue Hennequin où sont enfermés 120 patriotes. Ils en extraient 49, les conduisent en camion au champ de tir de Creney, et les abattent à bout portant, à la mitraillette. Quand ils reviendront pour une deuxième fournée, la prison est vide. La population troyenne a forcé les portes et libéré une soixantaine de détenus.

 

 La prison compte, en théorie 114 places, mais est presque toujours remplie à 150 % (aujourd’hui, il y a 170 prisonniers, et il y en a eu jusqu'à 190 !).

 

Cette surpopulation est aussi l’inhumanité de la détention, avec des matelas entassés dans des cellules surpeuplées, jusqu’à 6 dans ces geôles, ce qui ne tient pas compte des règles pénitentiaires européennes !

De même, il n’y a que 6 à 9 places pour les peines alternatives en régime de semi-liberté, et les bracelets électroniques ne sont pas encore assez utilisés.

C'est aussi la drogue et les téléphones qui circulent facilement, malgré les fouilles et l'attention des gardiens.

Cette prison devrait fermer en 2015, pour cause de vétusté. 

Les femmes sont envoyées à la Maison d’Arrêt de Châlons-sur-Marne, les mineurs à Chaumont et à Reims.

En 2017, un centre pénitentiaire de 514 places sortira de terre sur un site de 36 hectares, à Lavau, pour remplacer la Maison d’Arrêt de la rue Hennequin.

Dans le département, il y a aussi la prison de Clairvaux. Phare au Moyen-Age du rayonnement cistercien, l'abbaye que fonda saint Bernard en 1115, survécut à la Révolution. Vendue au titre des biens nationaux à des industriels, elle fut rachetée par l'Etat en 1808. Les vastes bâtiments communautaires et leur enceinte de 3 kilomètres, s'nscrivent à merveille dans le projet de Napoléon de mailler le territoire de prisons. Les premiers prisonniers (des insoumis de la Grande Armée), y arrivent en 1813.

Cette  maison centrale reçoit les condamnés les plus difficiles. Leur régime de détention est essentiellement axé sur la sécurité. En 1819, Clairvaux compte 1.500 prisonniers, en 1846, 2.700. On dit que c'est le régime disciplinaire le plus sévère d'Europe. 

Parmi les détenus importants qui y ont séjourné, on peut citer : Claude Gueux, inspirateur du premier livre de Victor Hugo contre la peine de mort. Claude Gueux a été condamné à la peine capitale ; Pierre Kropotkine, anarchiste russe, détenu entre 1883 et 1886, Blanqui, Louise Michel,,Charles Maurras, détenu entre 1945 et 1952, Paul Marion, détenu entre 1948-1953, Claude Buffet et Roger Bontems qui y séquestrèrent et égorgèrent une infirmière et un surveillant en 1971, Ilich Ramírez Sánchez, terroriste plus connu sous le nom de Carlos, Lucien Ferri, assassin de la députée Yan  Piat, Philippe Bidart, chef historique d'Iparretarrak, Guy George, le tueur de l'Est parisien, Alain Ferrandi, figure du nationalisme corse, Régis Schleicher, l'artificier d'Action directe, Michel Vaujour, le " roi de la belle " ...

A Villenauxe-la-Grande, existe depuis 1991, un centre de détention qui fait partie du premier programme de construction des établissements à " gestion déléguée " qui accueille les condamnés d'un an et plus considérés comme présentant les perspectives de réinsertion les meilleures.

Villenauxe et Clairvaux (pour les incarcérations de longue durée), sont deux prisons qui comptent parmi les plus importantes de France et qui sont souvent au cœur de l’actualité

Pour ces 2 établissements de peine il n’y aura jamais de surpopulation, car elles sont soumises au numerus clausus.

 

       Le dimanche 16 décembre 2012, deux détenus s'évadent de la rue Hennequin... par la porte ! ! !

        La veille de Noël, l'un des 2 est repris à Blois !

        En attendant la fermeture définitive de la maison centrale de Clairvaux, le Préfet de l'Aube recherche en juin 2018, les possibilités de créer une activité économique rentable.

 


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