Le département

Aix en Othe
Aix en Othe


Pays d’Othe


Déjà, les Romains ont traversé cette région. Ils avaient construit une voie qui, de Troyes atteignait Honfleur. On en trouve des traces à Saint-Benoist-sur-Vanne, Villemaur et Estissac (autrefois Saint-Liébaud). Sur le territoire de cette commune la voie romaine se confond peu à peu avec la route nationale 60. Elle est faite pour durer. L’épaisseur de l’empierrement était de 1 m 10, dont 0 m 70 construit avec du mortier.

 

Les Romains s’arrêtaient, parfois, en cette région, pour se détendre et se reposer. N’a-t-on pas trouvé à Aix-en-Othe (Aix du latin Aquae) les vestiges d’un établissement balnéaire alimenté au moyen de tuyaux en terre cuite par les eaux amenées d’une colline voisine ? N’a-t-on pas découvert, aussi, en remuant le sol entre Bercenay-en-Othe et le hameau du Valdreux un emplacement couvert de débris, entre autres des tuiles romaines, laissant supposer l’existence en ce lieu d’une villa ?  Et, aussi au hameau du Jard, un Apollon en bronze de la même époque, vendu à un parisien peu après 1885. Les Romains sont passés…

 

Quelques siècles après eux, les Anglais sont venus. Entre temps, les bourgs s’étaient fortifiés. Ce fut le cas, notamment, à Saint-Mards-en-Othe, à Aix-en-Othe, à Rigny-le-Ferron, à Villemaur-sur-Vanne. Des châteaux avaient été élevés sur des « mottes » (buttes naturelles ou artificielles sur lesquelles était édifié un château fort). Celle de Villemaur, dit de la « Tour », avait 40 mètres de diamètre à la base et 6 mètres de haut. De ces fortifications ou châteaux, il ne reste que peu ou pas de vestiges : ici une porte, là un colombier. Les murs ont été démolis et les fossés comblés. A Villemaur, les murs avaient 5 m 50 de haut et les fossés 16 m de large et seulement 1 m de profondeur. A Aix-en-Othe, à Rigny-le-Ferron, des promenades plantées d’arbres marquent l’emplacement des fossés.

 

Une anecdote : quand au mois de juin 1738, on commença d’abattre une porte et une partie des murs de Villemaur, des femmes s’y opposèrent. Le juge du duc d’Estissac informa contre elles. Plusieurs femmes furent jetées en prison.

 

La population du pays d’Othe, en ce temps là, se trouvait dans une situation plus que précaire. Quand elle n’était pas décimée par les guerres, par les occupations étrangères et dispersée dans l’immense forêt par les incendies qui en découlaient (Villemaur fut, ainsi, détruit entièrement ou partiellement à 4 reprises : en 1446, vers 1450, le 2 mai 1613 et le 1er avril 1630), elle vivait de peu. En 1609, un syndic rapportait au duc de Nevers, le seigneur du lieu, que « ce dict lieu composé et habité d’environ 60 ou 80 ménages des quels il y en a 9 ou 10 qui vivent un petit à leur aise, le surplus sont pauvres personnes mécaniques, manœuvres et autres graines meslées ».

 

La Foi, celle du bûcheron, aidait ces gens à supporter leurs malheurs. Pas un bourg qui n’eut son église. Et, ici et là, des moines en leurs monastères rappelaient, par l’exemple, la loi du travail. A 3 km, entre Pâlis et Villadin, la ferme de Clairlieu s’élève à l’emplacement d’un ancien prieuré de l’ordre de Saint-Benoît, fondé en 1197. Cette foi était telle que les églises incendiées ou dégradées par la vétusté étaient aussitôt relevées et toutes avec les deniers provenant de la vente des bois communaux. C’est le cas de Prugny, Vauchassis, Bercenay-en-Othe, Saint-Benoist-sur-Vanne.

 

 Cependant, la contrée d’Othe a été l’un des principaux foyers dans le diocèse de Troyes de la religion réformée. Les seigneurs de Saint-Mards-en-Othe, acquis aux idées neuves, faisaient faire un prêche 2 à 3 fois la semaine. Le nombre des assistants étrangers au pays s’élevait, parfois jusqu’à 200. Un temple fut élevé en 1615 près de l’église paroissiale, puis on le transporta à l’extrémité du village, et en avril 1685, il fut démoli. A Aix-en-Othe, à Villemaur, ces idées avaient fait beaucoup de prosélytes.

 

         On signale çà et là des traces de nombreuses exploitations métallurgiques remontant à l’époque romaine, même celtique, et se retrouvant encore au XIV° siècle. Ainsi, à Maraye-en-Othe, une forge était établie en 1372, une autre en 1397. A Aix-en-Othe, une forge existait en 1371. A Villemoiron, à Rigny-le-Ferron (Ferron qualifie un sol ferrugineux), on travaillait le fer qui était vendu aux foires de Maraye-en-Othe, de Troyes, d’Arcis, et plus loin encore, de Beaune ou de Château-Thierry. En 1747, Estissac possédait une fonderie de cloches. Des moulins à céréales, il y en avait partout. Ici, ils étaient à eau. Par contre, certains s’étaient spécialisés, tel celui d’Aix-en-Othe, construit en l’an V de la République pour fouler les étoffes de laine, tel encore celui d’Estissac établi au XVII° siècle pour la confection du papier. Enfin, au XIX° siècle, l’industrie du tissage s’est développée partout : vers 1800, Maray-en-Othe comptait 15 tisserands, Saint-Mards-en-Othe dénombrait 300 métiers employés à la fabrication des toiles et coutils, Villemoiron, 10 tisserands, Aix-en-Othe, 8 tisserands, Mesnil-Saint-Loup 6 tisserands et 3 bonnetiers.

 

         Les églises à voir dans la région : Prugny (XV° s.,), Vauchassis (1760), Bercenay-en-Othe (1881), Maraye-en-Othe (1779), Saint-Mards-en-Othe (XVI° et XVII° s.), Villemoiron-en-Othe (XVI° et XVII° s.), Aix-en-Othe, ancienne résidence épiscopale des Evêques de Troyes (XVI° s.), Bérulles (1510-1550), Rigny-le-Ferron (XII° et XVI° s.), Vulaines (XIII° s.), Saint-Benoît-sur-Vanne (XII°, XVII° et XVIII° s.), Villemaur-sur-Vanne (XIII° et XVI° s.), Pâlis (châsse de Ste-Lucie du XVIII° s.), Mesnil-Saint-Loup (1865), Estissac (XVI° s.), Chennegy (XVI°, XVII° et XVIII° s.).

 

      Le Pays d'Othe présente, à côté de la plaine de Champagne, un aspect très caractéristique. C'est une  région vallonnée et verdoyante  dont les hauteurs sont couvertes par des forêts qui occupent environ la moitié du territoire.

 

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